A travers un vœu voté à l’unanimité lors de la dernière session du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, les élus régionaux se sont insurgés sur le risque de disparition du dernier fabriquant français de panneaux photovoltaïque, Photowatt, une filiale d’EDF. “C’est un scandale” pour Laurent Wauquier, le président de la Région. On attend une réaction de l’Etat qui tarde…

Les panneaux photovoltaïques chinois à bas coût, à l’instar de ceux qui tapissent… le toit de l’hôtel de région à Lyon-Confluence ont laminé le seul fabriquant français, Photowatt.

Repris par EDF dont Photowatt est une filiale, après avoir déjà connu des difficultés, l’entreprise de Bourgoin Jallieu pourrait être mise prochainement en liquidation judiciaire et donc ainsi, tout bonnement disparaître. Elle emploie plus de 200 salariés et il s’agit de la dernière usine de panneaux photovoltaïque de France.

Cela ferait mauvais effet

Une disparition de tout ce savoir-faire, il faut bien le reconnaître ferait mauvais effet à l’heure où se met en place le plan de relance et où l’exécutif prône les relocalisations à tout va.

Telle est l’inquiétude des élus régionaux qui, à l’instar de Sarah Boukaala (PRG) estime cette situation « aberrante » pour Photowatt, « victime d’une concurrence déloyale alors que cette entreprise était pionnière et a reçu pas mal d’argent public ».

Le groupe PRG (Centre Gauche) a en effet été à l’origine d’un vœu intitulé “Il faut sauver Photowatt”.

On pouvait notamment y lire : “Tout en réfléchissant à la possibilité d’une entrée au capital de la société, la Région demande au gouvernement de prendre ses responsabilités envers Photowatt et d’organiser un tour de table incluant les collectivités lcoales et EDF pour garantir son devenir et son développement.”

Pour Laurent Wauquiez, “alors que nous avions un pôle important photovoltaïque à Grenoble et en Savoie, tout est parti complètement au tapis : cela illustre l’absence totale de stratégie industrielle en Europe !”

Un vœu pieux ?

« On a besoin d’une réponse du gouvernement là-dessus. Une filière photovoltaïque française ne peut survivre que s’il y a une démarche pro-active qui met un malus au panneau fabriqué en Chine, un bonus au panneau fabriqué en Europe. Tant qu’on n’a pas ça, tout le reste est de la littérature ! », a conclu Laurent Wauquiez après le vote de ce vœu qui a fait l’unanimité des élus régionaux. Un vœu pieux ?

Déjà en janvier 2018, un plan de relance avait été présenté par l’entreprise pour relancer les affaires de Photowatt déjà en mauvaise santé.

Créé par essaimage de Philipps en 1979, Photowatt perd depuis des années une trentaine de millions d’euros par an. Et ce, alors même même qu’EDF qui en a assez de mettre chaque année au pot, avait déjà dû déprécier complètement les actifs de la PME, lors de sa reprise en 2012, après un redressement judiciaire en 2011 ; une reprise alors pilotée par l’Elysée et qui avait déjà pour but d’éviter la disparition de l’entreprise.

Bis repetita, mais l’Elysée interviendra-t-il, cette fois ?