Plus de 300 personnes avaient pris place hier au sein du gymnase des sapeurs-pompiers, avenue Berthelot à Vienne.

L’illustration de la très grande curiosité des riverains, mais aussi de Viennois sur ce projet de quartier dont on ne savait jusqu’à présent à vrai dire pas grand chose.

Ceux qui voulaient aller trop vite en besogne en ont été pour leurs frais. On ne vit pas hier mercredi 2 octobre, d’esquisses ou d’images du futur quartier. On n’en est pas là. Mais essentiellement des cartes, des plans présentés par Thierry Kovacs, maire de Vienne entouré d’élus et de techniciens pour présenter le fort enjeu que représente ce futur quartier de Vienne/Sévenne, lors de cette réunion publique.

Chacun a pu prendre l’exacte mesure de ce projet d’ampleur, « équivalent pour Vienne ce qu’a été le quartier de la Confluence pour Lyon », assura Thierry Kovacs.

Il est vrai que les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Dix ans de chantier

Ce quartier va accueillir entre 600 et 700 nouveaux logements, des immeubles pas très hauts, pas des tours », en accession à la propriété, mais pas de HLM, soit 1 300 habitants de plus à Vienne, mais aussi 600 m2 de commerces, ainsi que 10 000 m2 de bureaux. « Finis les quartiers entièrement dévolus aux logements, ce sera un quartier mixte », résuma Thierry Kovacs.

Et ce dernier de préciser : « Nous allons reconstruire la ville sur la ville. » Et d’ajouter : « Cela prendra dix ans ! »

Les 12 hectares d’emprise du quartier, nettement plus que l’Espace Saint-Germain, dernier chantier en date, mais désormais terminé, sont constitués par les friches industrielles des anciennes usines Pascal-Valluit, Celette et Kodak, l’ancienne salle de ventes aux enchères. Tous ont été rachetés par la Ville via l’Epora, une société d’aménagement, ce qui représente déjà la somme de 11 millions d’euros !

La très grande partie de ces usines va être rasée, néanmoins, quelques pans resteront, ainsi qu’une cheminée et une « place historique » « pour rappeler la mémoire industrielle de Vienne. » A cet égard, rien n’est encore décidé, « la discussion avec l’Etat est en cours », précisa Thierry Kovacs.

Ce dernier avait organisé cette réunion public, pour présenter le projet, pour en signifier les enjeux, mais encore pour écouter les habitants exprimer leur avis, leurs craintes et mettre aussi en avant leurs propres enjeux.

« C’est un projet intéressant », ont reconnu dans le public plusieurs intervenants.

Pas de levée de bouclier donc chez les riverains contre ce projet.

L’inquiétude sur la circulation

Les plus grosses inquiétudes exprimées ont concerné la circulation Montée Bon-Accueil, déjà actuellement saturée. Elle sert notamment de délestage lors des bouchons fréquents sur l’A7 et l’A46.

« Vous allez construire 700 logements ce qui va s’ajouter aux 300 en construction, la circulation risque d’être problématique ». exprima ainsi un des intervenants.

Ce à quoi Thierry Kovacs mit en avant le1/2 échangeur de Reventin-Vaugris qui « devrait nettement limiter l’arrivée de nouvelle voitures, c’est en tout cas, le pari que nous faisons », expliqua-t-il, ne réussissant pas cependant à lever le scepticisme d’un bon nombre d’habitants.

Il est vrai que ce quartier bénéficiera de l’atout de la présence proche de la gare d’Estressin et de la promesse de l’arrivée d’un RER à la Lyonnaise qui devrait voir le jour d’ici quelques années.

Une maison de santé, des logements abordables pour les seniors, ainsi qu’un équipement culturel figurèrent parmi les souhaits exprimés par les riverains.

Des enjeux qui s’ajoutèrent à ceux déclinés par la municipalité : « un quartier à la hauteur des enjeux climatiques, mais aussi un quartier au sein duquel la nature sera mise en avant ; un quartier ouvert en jonction avec les autres quartiers de Vienne et le centre-ville », déclina notamment le maire de Vienne.

Et Thierry Kovacs d’assurer que d’autres réunions du même type seront programmées au fur et à mesure de l’avancement du projet qui va donc désormais peu à peu devenir une réalité.