On pensait que vu la complexité du dossier il en avait abandonné l’idée. C’est ce qu’il avait laissé alors entendre. Eh bien, non. Il est vrai que c’était une promesse émis lors des dernières élections : Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère a annoncé hier un retour aux 90 km/h sur les routes iséroises. Seulement ce retour va être “progressif” et par étapes : seulement 165 km de routes vont d’abord être concernés.

Souvenez-vous alors de la polémique suscitée : par décret du 15 juin 2018, le Gouvernement avait décidé de limiter à 80 km/h la vitesse maximale autorisée sur toutes les routes bidirectionnelles sans séparateur central. Une décision qui était entrée en vigueur le 1er juillet 2018.

Et ce, “ malgré un flot de critiques des usagers, qui a obligé le Département à abaisser la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur environ 3 000 km de linéaires départementaux sur un réseau totalisant 4 650 km”, explique Jean-Pierre Barbier, le président du Département.

Face à ces réactions, le Gouvernement avait ensuite introduit, le 24 décembre 2019, dans le Code général des collectivités territoriales la possibilité pour les autorités investies du pouvoir de police de circulation de relever à nouveau la limitation à 90 km/h sur ces mêmes portions de voies, avec la condition de soumettre cette proposition à examen et avis de la Commission départementale de sécurité routière (CDSR).

Or, salon Jean-Pierre Barbier, “Alors que la limitation à 80 km/h n’a pas influé sur l’accidentalité en Isère depuis sa mise en place, et qu’elle n’a pas modifié les comportements des usagers – l’observatoire dédié des services de l’Etat, le Cerema, a relevé une baisse de seulement 3,3 km/h sur les vitesses moyennes pratiquées par l’ensemble des usagers en France”.

C’est la raison, pour laquelle “ la majorité départementale « Pour l’Isère » s’est engagée durant la campagne électorale à un retour au 90 km/h sur les routes départementales”, explique Jean-Pierre Barbier.

« Adresser un message plus clair aux usagers »

Et d’expliquer : “Ce relèvement de la limitation de vitesse, largement soutenu par les Isérois, permet d’adresser un message plus clair aux usagers sur la vitesse adaptée à l’environnement, en différenciant davantage les zones”

La carte des limitations de vitesse se retrouve ainsi sous la forme de paliers de 20 km/h :

• 30 km/h dans les « zones 30 » ;

• 50 km/h en agglomération ;

• 70 km/h dans les zones accidentogènes et sur des points singuliers ;

• 90 km/h sur le reste du réseau routier bidirectionnel départemental ;

• 110 km/h sur les voies rapides.

“Cela permettra une meilleure acceptabilité des limitations imposées et, par conséquent, un meilleur respect de la vitesse maximale dans les zones à 70 km/h. Le retour à 90 km/h apportera également, un gain sécuritaire lors des manoeuvres de dépassement, en favorisant le différentiel de vitesse notamment avec les poids lourds”, assure le président du Département.

Et donc, en conséquence : “Engagement pris, engagement tenu. Sous réserve de la décision de la CDSR, le Département repassera progressivement l’ensemble des routes départementales hors agglomération à 90 km/h, à l’exception des zones actuellement limitées à 70 km/h et des zones accidentogènes, sur la base d’une analyse détaillée de l’accidentologie sur l’ensemble du réseau.”

Par étapes

Pour ce faire, “une première tranche a été étudiée sur le périmètre des ex-routes nationales, aménagées selon un référentiel adapté à une vitesse de 90 km/h et sur lesquelles le Département a investi pour la sécurité, des déviations récemment réalisées et de certaines routes du réseau principal. Ainsi sur un linéaire total de 328 km analysés, le Département souhaite commencer par rehausser la vitesse sur 165 km de routes départementales”.

« Le retour à 90 km/h était notre engagement de campagne. Nous nous y tenons, comme pour tous nos engagements. Nous le ferons de manière graduelle et dans le respect bien évidemment du cadre juridique imposé par l’Etat. Nous commencerons ainsi d’abord par 165 km. Mais l’objectif est bel et bien de n’avoir plus, à terme, sur les routes départementales de l’Isère que le 30 et 50 en agglomération, et le 70 et 90 hors agglomération », conclut Jean-Pierre Barbier.