Au programme du dernier conseil municipal de l’année, lundi 24 juin, figurait le compte administratif 2018. Un intitulé qui peut paraît quelque peu rébarbatif, mais qui illustre au centime près tous les investissements et les dépenses qu’une municipalité a réalisé.

Sachant que les prochaines élections municipales sont programmées pour mars prochain, il n’a échappé à personne et encore moins à Thierry Kovacs, maire de Vienne, en quête d’une réélection, qu’il s’agissait là de son dernier bilan en la matière.

Le premier magistrat viennois en a donc profité non pas seulement pour mettre en avant son bilan économique pour l’année 2018, mais aussi depuis qu’il a pris les rênes de la mairie en 2014.

Et pour ce faire, il a coché toutes les cases.

D’abord celles des économies. A son arrivée en 2014, il y avait 700 fonctionnaires municipaux. L’année dernière, ce chiffre était tombé à 600. Les dépenses de personnel sont ainsi restées quasi stables : 22,3 millions d’euros en 2014, 22 millions en 2018.

Dans le même temps, la charge de la dette (son coût pour les finances de la Ville) est passée de 1,1 millions d’euros en 2014 à 0,9 million.

La ville a bénéficié de la baisse des taux et de la renégociation de ses emprunts toxiques, puisque la dette n’a pratiquement pas bougé de 2014 (36,9 millions d’euros) à 2018 (35,9 millions).

Ce sont surtout les investissements qui ont bénéficié de la gestion municipale : 1,13 millions en 2014 ; 6,2 millions en 2018. Soit une multiplication supérieure à 5. « Ce sont près de 70 millions d’euros qui auront été investis au cours du mandat sur le territoire », rajoute Thierry Kovacs.

Comment a-t-il réussi, alors que les dotations gouvernementales ont baissé et qu’une légère baisse (-2,5 %) de la taxe foncière a été instaurée année dernière ?

Outre une gestion qui se veut au cordeau et la cession de propriétés municipales, ces chiffres s’expliquent aussi par une solide appétence pour décrocher des subventions, tant auprès de l’Etat, que de la Région ou du Département : 1,13 million d’euros de subventions en 2014, pour… 6,2 millions en 2018 !

On imagine que l’opposition ne pouvait que réagir face à bilan peint en rose. C’est Dominique Roux (PS) qui s’en chargea dans un échange sans virulence.

« Vous présentez les comptes de la Ville comme si vous n’aviez pas participé à la majorité précédente ? », interrogea-t-elle.

Et Thierry Kovacs, de répondre : « Vous n’avez pas entendu de ma part ou de Michèle Cedrin un procès de la situation de 2013… »

Ce à quoi Dominique Roux répondit : « En creux, oui ! »

Photo : lors de la séance du conseil municipal à la salle-des-fêtes de Vienne, le 24 juin.