« C’est un Viennois qui avait une dimension impériale. Pour cette raison, cette découverte est importante et nous apprend beaucoup sur cette époque située au début du 1er siècle après Jesus-Christ à Vienne ».

En ce matin du mercredi 27 mars devant un groupe important réuni aux Jardins de Cybèle parmi lesquels Thierry Kovacs, maire de Vienne, des conseillers municipaux, ainsi que des représentants de la société savante des Amis de Vienne et autres curieux d’archéologie viennoise, Elio Polo archéologue responsable des fouilles préventives en cours pour la société Archeodunum, commençait à préparer son public.

Une grue allait lever une dalle pesant plusieurs centaines de kilos, laissant entrevoir à l’emplacement d’une ancien fontaine gallo-romaine dont ne subsiste que le soubassement, l’épigraphe (*) concernant cet important personnage qui fut magistrat de la ville de Vienne à l’époque gallo-romaine. Un dénommé Titus Decidius Dominatius…

Un personnage de l’histoire de Vienne qui a aussi connu une carrière importante au sein de l’Empire romain puisqu’il a dirigé ensuite la 4ème légion macédonienne basée à Merida en Espagne, avant de prendre d’aussi importantes fonctions dans le Portugal actuel, comme procurateur.

Cet épigraphe fonctionne en effet comme un véritable curriculum vitae, passionnant les archéologues !

Une fois ces inscriptions mises au jour, l’on apprit qu’il existait au sein de cette même ancienne fontaine gallo-romaine, pas moins de sept inscriptions latines similaires, découvertes au sein même de ce site.

Ces découvertes mises au jour à l’emplacement d’une ancienne demeure patricienne dite daux Oscilla confirment ce que racontent les fameuses « Tables Claudienne » que l’on trouve au musée de Fourvière à Lyon : le fait que Gaulois étaient parfaitement intégrés à l’empire romain, « comme le prouvaient alors les Viennois », dixit l’Empereur Claude.

Seule déception : vous ne pourrez plus percevoir ces inscriptions : à la demande de la direction des affaires culturelles, l’ensemble restera sur place et ne sera plus visible, sans doute pendant plusieurs décennies. Le bloc de pierre a été remis en place.

On comprend donc mieux pourquoi il y avait tant de monde pour apercevoir un temps cette découverte, fonctionnant comme une fenêtre ouverte sur le glorieux passé viennois…

(*) Inscription placée sur un édifice pour en indiquer la date, la destination.

                           Photo Archeodunum