Le dossier “demi-échangeur” de l’A7 de Reventin-Vaugris qui provoque depuis le lancement du projet la polémique n’attend plus que l’enquête publique qui aura lieu après les élections régionales et départementales qui viennent d’être fixée les 20 et 27 juin prochains.

On sait que le choix qui a été fait, celui de la version centre, à hauteur de l’actuelle barrière de péage n’a pas l’aval des opposants, nombreux à Reventin-Vaugris et emmenés par la première magistrate de la commune, Blandine Vidor, qui défendent bec et ongles le tracé sud.

Une nouvelle pièce vient d’être versée au dossier l’avis de l’Autorité environnementale qui vient de paraître et que tout le monde peut consulter :

http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/210407_echangeur_sud_vienne_38_delibere_cle0e6f74.pdf

Ce document a été rédigé à la demande du préfet de l’Isère en janvier dernier. Un collège de quinze membres s’est prononcé « sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage – Autoroutes du sud de la France (ASF), filiale de Vinci autoroutes – et sur la prise en compte de l’environnement par le projet ».

Cet avis “ vise à permettre d’améliorer sa conception, ainsi que l’information du public et sa participation à l’élaboration des décisions qui s’y rapportent. L’avis ne lui est ni favorable, ni défavorable et ne porte pas sur son opportunité”, est-il précisé d’emblée.

Un bon point d’abord : dans cet avis, l’Autorité environnementale souligne que l’étude d’impact de Vinci est « clairement présentée, bien illustrée et dotée d’une iconographie facile à interpréter, à l’exception du volet relatif au bruit ».

Elle émet cependant de nombreuses recommandations :

. Prendre en compte la réflexion en cours sur le devenir de la route de la Côte d’Arey et sur l’abandon du troisième rond-point pour finaliser le projet de parking de covoiturage ;

  • Actualiser le dossier sur les mesures de compensation pour la faune et en finaliser la mise en place avant le début des travaux
  • Compléter l’état initial par une analyse des incidences sur la qualité de la nappe souterraine actuelle en s’assurant que la nappe peut accepter de nouveaux rejets et sinon adapter l’ensemble du dispositif de traitement des eaux de ruissellement et en assurer le suivi ;
  • Reprendre dans l’étude d’impact la détermination du caractère significatif du projet au regard du bruit ainsi que l’analyse des points noirs de bruit, et mettre en place un programme de résorption de ces points noirs en s’engageant sur un calendrier de travaux ;
  • Produire une étude air et santé de type I compte tenu du niveau des trafics de l’A 7 ;
  • Présenter séparément le bilan carbone du scénario projet et le bilan carbone du scénario de référence, avant de présenter l’impact du projet par différence entre ces deux bilans ;
  • Compléter le suivi du projet par des mesures in-situ du bruit pour valider les modélisations acoustiques après la mise en service ;
  • Reprendre l’évaluation des effets du projet sur l’urbanisation pour tenir compte des effets induits sur les zones qui deviendront plus accessibles du fait du projet.

Des compléments, certes nombreux, sont donc demandés, mais rien de rédhibitoire pour la suite du projet.

Cet avis de l’Autorité environnementale doit faire l’objet d’une réponse écrite de la part du maître d’ouvrage, en l’occurrence le concessionnaire de l’autoroute, le groupe Vinci.

Si la prochaine étape, l’enquête publique qui devrait connaître une vive participation donne son feu vert, le démarrage des travaux pourrait intervenir en 2022 pour une mise en service en 2024.