Elle était interviewée dimanche soir sur France 5 dans l’émission « C Politique » : c’est elle, Barbara Benet-Guinet qui représente le mouvement des « gilets jaunes » à Vienne, en tant que coordinatrice. A cet égard, c’est elle qui a déposé la demande d’autorisation de manifester auprès de la sous-préfecture de Vienne et du commissariat.

Cette femme de 46 ans n’est pas ou plutôt n’est plus viennoise. Elle y a habité pendant vingt ans, avant désormais de vivre à Charantonnay, à la campagne, près de Saint-Jean-de-Bournay.

Elle explique qu’une des raisons de son engagement est le déclassement social qu’elle a subi.

Elle avait créé une entreprise qu’elle a dû fermer, mettant notamment cet échec sur le poids des charges et notamment du RSI. Elle est actuellement vendeuse et reconnaît avoir des difficultés à boucler son budget : « je suis de celles pour qui mettre 50 euros de carburant dans mon réservoir pose souvent problème. La galère financière, je sais ce que c’est », explique-t-elle.

Elle ajoute : « Je connais plein de gens qui doivent arbitrer entre les courses ou le plein d’essence ». Habitant la campagne, elle n’a d’autre choix que la voiture pour se déplacer, à Lyon pour son travail, notamment ou pour faire ses courses.

Elle s’est retrouvée propulsée dans les projecteurs de l’actualité lorsqu’elle a repris à son compte sur son site Facebook les doléances et les mots d’ordre des « gilets jaunes », rencontrant immédiatement un succès « auquel je ne m’attendais pas moi-même », explique-t-elle, rassemblant à ce jour 506 membres au sein de la communauté ainsi créée et désormais structurée avec des réunions chaque soir pour préparer le 17 novembre.

Pour elle, ce mouvement auquel participent aussi bien des chômeurs, des artisans, des étudiants, voire même des chefs d’entreprises est un mouvement de révolte « contre tout ce qu’on nous fait subir , mais nous ne sommes pas entendus, nous ne sommes pas pris en considération : nous aimerions avoir un minimum de reconnaissance ! » L’augmentation des carburants n’est pas le seul sujet : elle a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la colère.

Pour elle « les gilets jaunes, c’est avant tout un mouvement citoyen : tout le monde est bienvenu à condition d’abandonner son étiquette politique ».

Sur France 5, elle avait reconnu dimanche « avoir été beaucoup sollicitée pour rencontrer des responsables politiques » Et d’ajouter aussitôt : «  ce que je refuse… »