La Compagnie Nationale du Rhône qui gère le trafic sur le fleuve-roi est bien obligé de l’admettre : « La navigation fluviale ne pourra reprendre sur le Rhône, avant l’interruption programmée pour les travaux annuels de maintenance des écluses du Bas-Rhône qui se dérouleront du 8 au 19 mars. »

L’explication se trouve dans l’accident de la péniche de 120 tonnes, transportant 2 200 tonnes de gaz toxique (en l’occurrence du chlorure de vinyle à l’état gazeux) que nous avons relaté, à l’écluse de Sablons au Sud de Vienne.

Non seulement, le transfert du gaz de la péniche accidentée dans une autre péniche ne se déroulera pas en définitive avant la fin de la semaine prochaine ; mais de plus, l’écluse à l’origine de l’incident a subi de lourds dommages.

De gros travaux vont être nécessaires pour réparer cette écluse et cela va prendre du temps, beaucoup de temps.

Or, chaque année un arrêt du trafic sur le Rhône d’une dizaine de jours est programmé à la fin de l’hiver pour mener des travaux sur toutes les écluses du Rhône. Cette année, il doit se dérouler du 8 au 19 mars : il est maintenu ; ce qui va donc se rajouter à l’arrêt du trafic.

D’où cette annonce de la CNR qui prolonge l’arrêt du trafic sur le Rhône jusqu’au 19 mars, au moins…

Bref, un incident fort malvenu, d’autant qu’avec les blocages à répétition du port de Fos, d’où émane la majeure partie du trafic, suite à la contestation sur la réforme des retraites, ledit trafic  sur le Rhône souffre déjà depuis de nombreuses semaines.

Les transporteurs fluviaux vont donc devoir trouver des alternatives pendant cette suspension du transport fluvial : par la route ou par la voie ferrée.

Certaines usines comme Elkem ou Adisseo de la plateforme chimique de Roussillon qui utilisent beaucoup la voie fluviale pour leur approvisionnement risquent ainsi d’être handicapées. Mais il n’y a pas qu’elles…

Alors que pour la première fois depuis longtemps, le trafic fluvial avait bondi de 8 % sur le Rhône en 2019, pas sûr qu’il en soit de même cette année avec cet incident, mauvais pour l’économie fluviale…

Illustration : l’écluse de Sablons…lorsqu’elle était en fonctionnement