Les désormais  traditionnelles « Pressailles » de Vitis Vienna, l’association qui fédère les viticulteurs installés sur les coteaux de la rive gauche du Rhône à Vienne, Seyssuel et Chasse-sur-Rhône ont comme à l’ordinaire attiré samedi 5 novembre beaucoup d’amateurs de nectars de qualité.

Les 18 domaines sur un total de 23 désormais répertoriés proposaient salle Marion à Chasse-sur-Rhône, entre autres propositions, le produit de leur dernière récolte 2022 fraichement sorti des cuves qui augure, par leur fraicheur, leur équilibre, leurs tanins puissants qui commencent déjà à se fondre, un très beau millésime.

Mais ce n’est pas pour cette seule raison que les vignerons présents arboraient une large sourire.

Le fruit de leurs travail est en effet en passe d’être récompensé par l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO).

Un INAO à la porte duquel Vitis Vienna frappe depuis 2010, date de la première rencontre entre les viticulteurs isérois et l’Institut, un dossier ayant été officiellement instruit en 2018.

Pour la première fois depuis que le processus de demande de reconnaissance d’une appellation Côte-du-Rhône a été enclenché, « un pas décisif a été franchi », se félicite Stéphane Ogier, président de Vitis Vienna.

« Une forme de validation »

L’association a reçu il y a quelques jours le rapport rédigé par la commission diligentée par l’INAO qui avait arpenté les vignes des trois communes en 2021. Et il est particulièrement élogieux. « C’est une avancée particulièrement significative car la commission a émis un avis favorable pour que que nous connaissions sur nos coteaux une extension des côtes-du-rhône sur Vienne, Seyssuel et Chasse-sur-Rhône ; c’est une très, très bonne nouvelle », s’enflamme Stéphane Ogier.

Et d’ajouter : « C’est une forme de validation qui nous permet d’être désormais assurés que nous allons obtenir l’appellation. »

Le rapport de l’INAO met en effet en avant de nombreux points positifs : notamment le dynamisme des viticulteurs de la rive gauche et la grande qualité des vins produits.

Deux bémols

Seuls deux bémols apparaissent : le fait que deux chais seulement sont installés sur la rive gauche, ceux des domaine Eymin/Tichoux et des Serines d’or : les autres viticulteurs qui en sont originaires vinifient en effet sur la rive droite.

Autre bémol : l’incertitude latente sur le nom que portera la future appellation. Aucune décision n’a en effet été encore prise par les vignerons de Vitis Vienna.

« Rien de rédhibitoire  !», pour Stéphane Ogier.

Est-ce à dire que les trois communes de la rive droite vont avoir demain leur appellation. Pas si simple…

Le processus est complexe, même s’il vient de connaître une notable accélération.

Une nouvelle commission de l’INAO est attendue en 2023 sur le site : son rôle sera de rentrer dans le concret et de délimiter très précisément l’aire d’appellation en fonction d’un certain nombre de critères, notamment géologiques : il sera procédé à cette occasion à des études de sols.

Cela signifie que le cachet côtes-du-rhône pourrait être officiellement apposé sur les étiquettes des vins des vignerons de Vitis Vienna en 2024, voire 2025 si ça traine un peu, mais le brouillard commence vraiment à se dissiper et le précieux sésame sort véritablement des limbes.

Et d’ici là, les viticulteurs auront sans doute fini par trouver le nom que prendra la future appellation…

Photos (D Largeron) = ci-dessus : Stéphane Ogier, président de Vitis Vienna, lors des Pressailles.

Ci-dessous : la foule qui se pressait aux Pressailles.