Photo : Michel Neyret, à Vienne, lors de la signature au salon du polar Sang d’Encre de son livre : « Flic »

Il devait initialement se dérouler en cette fin janvier. Le procès en appel du Viennois Michel Neyret, l’ex-numéro2 de la PJ lyonnaise, condamné à deux ans et demi de prison ferme pour «trafic d’influence et corruption», se tiendra en définitive du 4 au 11 avril : c’est ce qu’a décidé la cour d’appel de Paris.

Le procès qui comme le premier devrait être très médiatise se tiendra sur quatre jours : très précisément les 4, 9, 10 et 11 avril.

Petit retour en arrière : souvenez-vous, la justice avait condamné en juillet 2016 l’ex-flic pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des «indics», en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé de la drogue lors d’une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.

Riche de trente-deux ans de carrière, dont vingt à la tête de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, Michel Neyret, qui avait été décoré de la Légion d’honneur avait alors l’image d’un super-flic, d’un héros de roman. Roman qu’il a d’ailleurs lui-même écrit depuis et dans lequel il présente sa version des faits et qui a connu un gros succès, on avait pu s’en rendre compte lors du salon Sang d’Encre dont il avait la principale vedette (photo).

Durant le procès, le Viennois a reconnu s’être perdu dans la gestion de ses « indics ». Selon lui, les cadeaux reçus provenaient d’informateurs devenus des amis qui voulaient lui « faire plaisir ». Sur les prélèvements de stupéfiants, il a assumé cette pratique pour fidéliser des «indics» tout en affirmant, sans convaincre, n’y avoir eu recours qu’à une seule reprise pour 300 grammes de résine de cannabis.

Le jugement à l’issue du procès lui permettait d’échapper à la prison. A la sortie du procès, une fois le verdict rendu, Michel Neyret avait exprimé son soulagement. Trop vite, trop tôt.

Car le Paquet fort mécontent du jugement jugé trop laxiste a immédiatement décidé de faire appel.

Une décision que n’attendait pas Michel Neyret «complètement effondré» à cette annonce.

Le parquet a d’ailleurs également fait appel de la condamnation de Stéphane Alzraa, l’un des deux hommes considérés par l’accusation, avec Gilles Benichou, comme les corrupteurs de Neyret.

Rappelons que les relaxes des anciens subordonnés de Neyret, le commandant Gilles Guillotin et le commissaire Christophe Gavat, alors en poste à l’antenne de la PJ de Grenoble, auxquels il est reproché d’avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron, ont été également frappées d’appel.

L’enjeu cette fois est lourd pour l’ex-flic que l’on peut croiser fréquemment dans les rues de Vienne : retourner ou non en prison…