Avec ses fréquences toutes les 15 min en heures de pointe et de fortes amplitudes horaires, tôt le matin et tard le soir, le tram-train de l’Ouest lyonnais, partie prenante du réseau TER d’Auvergne-Rhône-Alpes préfigure en quelque sorte le futur RER à la lyonnaise.

Or, si le calendrier de sa mise en place reste encore flou, ce projet qui n’était encore pour l’heure qu’à l’état de projet commence à prendre de la substance.

Et ce, depuis l’annonce vendredi 24 février, par Elisabeth Borne, première ministre de son plan SNCF portant sur… 100 milliards d’euros d’ici 2040.

Pour résumer de manière lapidaire, ce Plan à 100 milliards d’euros se fera prioritairement au profit des réseaux ferroviaire de proximité et notamment des RER métropolitains, plutôt que des lignes à grande vitesse qui restent encore programmées en France, à l’instar des TGV Marseille/Nice ou Bordeaux/Toulouse, par exemple, qui devront attendre…

C’est donc un net changement de direction après le tout TGV qui constituait jusqu’à présent l’ossature ferroviaire nationale.

Et, a annoncé Elisabeth Borne, parmi les douze métropoles françaises qui vont bénéficier de ce plan, le RER à la lyonnaise devrait engranger au-moins 1 milliard d’euros. Ça tombe bien, c’est la somme ordinairement citée, tant par Laurent Wauquiez, le président de la Région ,que Bruno Bernard, celui de la Métropole de Lyon nécessaire pour mettre en place la nouvelle donne ferroviaire.

L’idée de le RER à la lyonnaise, on le sait est « d’organiser des flux de transport rapides et massifs, susceptibles de resserrer les liens avec les communes excentrées et la métropole lyonnaise ».

Ce milliard d’euros ne va pas être apporté par le seul Etat : tout le monde devra mettre la main à la poche.

Il va désormais faire vite : dans l’objectif de ce RER à la lyonnaise, les négociations entre les villes, les agglomérations et la Région qui a la compétence ferroviaire et constitue la clef de voûte de l’ensemble, et…la SNCF, dans le cadre des Contrats de Plan Etat-Région, devront être bouclées en juin prochain.

Il est vrai que toutes les parties prenantes ont commencé à se parler depuis de nombreux mois dans cet objectif.

A cette date, fin juin, donc, précise le journal Le Monde, « le gouvernement devra aussi avoir bouclé la programmation budgétaire des premières dépenses. » On devrait donc déjà voir plus clair.

Du côté de la SNCF, les discussions devraient être facilitées par le bénéfice record engrangé en 2022 par la Dame du Fer : 2,4 milliards d’euros. Il est vrai que parallèlement, le transporteur ferroviaire national traine tout-de-même une lourde dette : 35 milliards d’euros…

On attend donc désormais un calendrier précis, sachant que selon la Région, la première liaison qui passerait du statut de TER à celui de RER à la lyonnaise, beaucoup plus efficace, serait la ligne Valence/Vienne/Lyon/Villefranche.

La première à réagir à cette annonce a été la Région Auvergne-Rhône-Alpes dirigée par Laurent Wauquiez qui se félicite de cette décision, taclant néanmoins au passage la SNCF : « En ayant réalisé, l’an dernier, 2,4 milliards d’euros de profits, la SNCF doit arrêter de ponctionner les budgets des Régions en demandant des sommes toujours plus importantes. À ce titre, SNCF Réseau prévoit d’augmenter de plus de 10 % ses péages en Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, ce qui n’est pas acceptable !»

Reste que malgré tout,  la ligne semble enfin se dégager…

Enfin sur les rails ? RER à la Lyonnaise : l’axe Vienne/Lyon/Villefranche le 1er à être expérimenté ?