Récemment, Bruno Bernard, le président de la Métropole Lyonnaise, mais aussi du Sytral, avait envoyé un courrier à Laurent Wauquiez, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, lui proposant d’unir leurs forces pour débloquer le projet et enfin lancer ce vieux serpent de mer qu’est le RER à la Lyonnaise.

Laurent Wauquiez vient de lui répondre au moins, à travers une interview dans le Progrès, puis ensuite par une missive “vigoureuse” qu’il annonce.

« C’est un des projets d’avenir les plus importants pour notre territoire. On parle de trois millions d’habitants, d’un réseau qui couvre à peu près un tiers de notre région mais aussi de défis colossaux….Pour ce projet de RER à la lyonnaise, qui a notamment été porté par l’un de nos élus à la Région, Christophe Geourjon, nous avons travaillé depuis huit mois pour vous le présenter », explique ainsi à notre confrère, le président de la Région.

L’objectif : « Avoir un moyen de transport tous les quarts d’heure, aux heures de pointe, sans avoir besoin de consulter les horaires. Il y a aussi des gens qui travaillent à des horaires atypiques. On veut couvrir une amplitude horaire de 5 heures à 23 heures… »

Ça va prendre du temps : « Cela commence maintenant et ça va aller jusqu’en 2035. »

Pourquoi ? « Nous avons passé un mandat à mettre au niveau nos infrastructures ». « La gare de la Part-Dieu n’avait pas bougé d’un iota depuis 1983. Nous n’avions pas les infrastructures pour le supporter : la grande révolution, ça va être l’ouverture de la voie L à la Part-Dieu, prévue pour le 28 juin. La gare va passer en capacité de 35 000 voyageurs/jour à 175 000. Ensuite, nous mettrons en service dix-neuf nouvelles rames gros porteurs, prévues pour 2023.”

“Nous allons d’abord expérimenter sur l’axe Vienne/Lyon/Villefranche”

Et de préciser au Progrès : “ Nous allons travailler sur une densification du nombre de trains en étendant les plages horaires, en renforçant les heures creuses, le tout en faisant tourner plus de rames. Nous pourrions d’abord expérimenter sur l’axe Vienne-Lyon-Villefranche. »

“Une Halte ferroviaire à Reventin-Vaugris”

Quid de l’Est lyonnais ?

Pour Laurent Wauquiez, « L’Est lyonnais, c’est le territoire le plus dynamique de notre région….Nous avons aussi prévu de rouvrir deux haltes ferroviaires, dans des territoires qui ont beaucoup poussé : Reventin-Vaugris et Chandieu-Toussieu… Pour Lyon Saint-Étienne… nous pourrions mettre à disposition de nouvelles rames pour une desserte au quart d’heure entre Givors et Perrache. Pour Saint-Étienne-Part-Dieu, nous avons rallongé les quais et nous allons mettre en place des gros-porteurs, en passant de 950 à 1 400 passagers. L’objectif est de les avoir en 2023. »

Le président de la Région s’engage à prendre un tiers du financement du projet au cours de ce mandat.

A quelles conditions ? « Il faut qu’en septembre, nous soyons fixés. En investissement, en fonctionnement : il faut qu’on sache ce que la Métropole et le Sytral sont prêts à payer. Pour l’État, ce sera 2023. Il nous faut des réponses. »

Selon Laurent Wauquiez, le budget du projet s’établit, à court terme, à 1,4 milliard d’euros. Mais pas seulement : « Et pour aller jusqu’au bout du plan, c’est 7 milliards. C’est colossal !”

Ne reste plus qu’à attendre la réponse de Bruno Bernard à ces propositions précises…

Le projet :

➤ Cadencement amélioré sur les axes Vienne-Lyon, Villefranche-Lyon, Saint-Étienne-Lyon, Bourgoin-Jallieu-Lyon, Montluel-Lyon, Villars-les-Dombes-Lyon, tram-train de l’ouest lyonnais.
➤ Meilleure amplitude horaire et meilleur service en heures creuses.
➤ Prolongement éventuel de la ligne du tram-train Lyon Saint-Paul-Brignais jusqu’à Grigny ou Givors.
➤ Réouverture des haltes ferroviaires de Reventin-Vaugris et de Chandieu-Toussieu.

Bruno Bernard veut accélérer la création d’un RER à la lyonnaise : il écrit à Laurent Wauquiez