L’Agence européenne des médicaments qui va devoir donner son homologation à chaque fois, table sur « six ou sept » vaccins différents à disposition des autorités de santé en 2021

Sur le front du Covid-19, on va beaucoup parler vaccin, au cours des semaines et des mois à venir.

C’est en effet le seul espoir de sortie de la crise pandémique. Une sortie effective, mais qui ne sera sans doute pas aussi rapide qu’on aurait pu le souhaiter.

En effet, l’Agence européenne des médicaments (EMA) qui va devoir gérer l’arrivée des vaccins à venir, prévoit de donner son avis favorable à un premier vaccin contre le nouveau coronavirus « d’ici la fin de l’année » en vue d’une distribution « à partir de janvier ». C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui samedi 14 novembre Guido Rasi, son directeur, dans un entretien dans le journal italien Il Sole 24 Ore.

« Si les données sont solides, nous pourrons donner le feu vert au premier vaccin d’ici la fin de l’année et commencer la distribution à partir de janvier », a-t-il précisé Guido Rasi.

L’organisme qu’il dirige a pour rôle d’autoriser et de contrôler les médicaments dans l’Union Européenne.

Le feu vert final, donné par la Commission européenne, permet à des laboratoires de commercialiser leur médicament dans toute l’Union européenne

L’EMA, qui table sur « six ou sept » vaccins différents à disposition en 2021, a reçu vendredi « les premières données cliniques de Pfizer pour son vaccin », a détaillé Guido Rasi : « Nous avons reçu d’AstraZeneca les données précliniques, celles des essais sur les animaux qui sont déjà en cours d’évaluation et enfin nous avons eu plusieurs discussions avec Moderna (*). »

Il faudra attendre plusieurs mois pour observer des effets visibles. En mettant un vaccin sur le marché en janvier, ses premiers effets sur la propagation du virus « seront visibles dans cinq à six mois, essentiellement l’été prochain », a encore expliqué Guido Rasi.

Et de préciser : « Il est évident qu’il ne sera pas possible de vacciner tout le monde, mais nous commencerons par les catégories les plus exposées, comme les personnes âgées et les travailleurs de la santé, ce qui commencera à bloquer les ponts de transmission », note le responsable.

Guido Rasi juge qu’il faut vacciner « plus de la moitié » de la population européenne pour « pouvoir assister à un déclin de la pandémie », ce qui nécessitera « au moins 500 millions de doses en Europe ». 

Pour vacciner tout le monde, « cela prendra au moins un an » et « si tout se passe bien à la fin de 2021, nous aurons une immunisation suffisante », détaille Guido Rasi.

A tout le moins une perspective concrète, même si le processus risque d’être assez lent pour des raisons logistiques ; mais apte tout-de-même à changer la donne…

(*) Société américaine qui travaille sur un vaccin similaire à celui de Pfizer, actuellement en phase 3, la dernière avant la mise sur le marché.