Cette mesure concerne les routes départementales et nationales, nombreuses dans notre région. Le 1er ministre espère sauver avec cette mesure entre 350 et 400 vies de conducteurs et de passagers, ce qui représenterait une baisse de près de 10 %.

3 477 personnes ont en effet perdu la vie en 2016 dans des accidents de la route en France, chiffre qui stagne depuis plusieurs années, voire remonte légèrement, alors que jusqu’à présent, la tendance était à la baisse régulière.

Rappelons que dans les années soixante-dix, 16 000 personnes mouraient sur les routes !

La mesure s’avère impopulaire et a déjà suscité de nombreuses levées de bouclier : mais c’est fait depuis cet après-midi, au cours d’une réunion interministérielle consacrée à la sécurité routière, Edouard Philippe, 1er ministre a décidé une baisse de 10 km/h de la limitation de vitesse sur le réseau secondaire, en l’occurrence les routes départementales et nationales.

Il s’agit des routes à deux sens sans séparateur central. « Les routes à 2×2 voies, même celles qui n’ont pas de séparateur central, ne seront pas concernées », a précisé Edouard Philippe mardi.

Au lieu de 90 km/h actuellement, on ne pourra désormais rouler sur ces routes qu’à 80km/h maximum.

Depuis deux ans, quelques dizaines de kilomètres de routes en France ont fait l’objet d’une expérimentation de cette mesure, dans la Drôme notamment.

Expérimentée dans la Drôme

Avec deux autres tronçons en France, cette mesure expérimentale a été précisément mise en place depuis le 1er juillet 2015 sur 18 kilomètres sur la nationale 7 entre Gervans, dans le secteur de Tain-l’Hermitage, et le rond-point de Valence Nord, avant d’accéder à l’autoroute.

Mais on n’a pas (encore ?) le bilan précis de cette expérimentation. Le ministre l’a-t-il et s’est-il basé sur celle-ci pour prendre cette mesure ? Alors pourquoi ne pas l’avoir rendue publique ?

La limitation de vitesse n’est pas la seule mesure qui a été prise lors de ce conseil interministériel.

Une autre concerne l’alcool : chaque récidiviste pris à avoir roulé après avoir bu de l’alcool (au-delà de 0,8 grammes) en trop grande quantité et condamné devra désormais installer un éthylotest anti-démarrage à bord de son véhicule.

Enfin, les sanctions ont été également été durcies contre l’usage du portable au volant : son usage pourra mener jusqu’à le suspension du permis de conduire !

Pour faire passer cette lourde pilule, le 1er ministre a annoncé dans le même temps le lancement d’une réflexion pour prendre en compte, d’une manière ou d’une autre, les conducteurs vertueux. « La majorité des Français respecte la réglementation« , a-t-il reconnu.

C’est aussi une manière pour le gouvernement d’afficher qu’il n’est pas seulement dans le tout répressif. A la différence que les premières mesures vont être rapidement effectives et que cette dernière est simplement à l’étude…