Cela aurait paru impensable il y a une quinzaine d’années, mais c’est la triste vérité due à une absence de réflexion et de stratégie de gouvernements successifs : sur les 572 communes de l’Isère, 416 (!) peuvent être placées comme « désert médical ». Et Vienne est dans le lot.

C’est ce qu’a rappelé Thierry Kovacs jeudi 5 octobre à la Maison familiale de Gemens lors d’une rencontre avec quarante étudiants lyonnais en médecine qui s’apprêtent à devenir internes en novembre ; et ce, pour quatre ans.

«Vous êtes une denrée rare, on est là pour vous chouchouter ! » reconnut Thierry Kovacs. Nécessité fait loi…

Il n’était pas question que ce jour là les étudiants se déterminent d’emblée, mais il s’agissait de les sensibiliser et donc de les inciter à une installation potentielle à Vienne, mais aussi dans son Agglo, comme en témoignait la présence de plusieurs élus, à l’instar de Martine Faita (Pont-Evêque ), Christophe Bouvier (Chasse-sur-Rhône) ou encore, Nicolas Hyvernat (Chuzelles) ou le maire de Seyssuel, Frédéric Belmonte.

Ont ainsi été mis en avant les atouts de Vienne et de son Agglo : sa proximité de Lyon, ce qui est important pour des étudiants qui y vivent ; ses vignobles et ses vins de Vienne… ; son futur RER d’ici 2027 ; son attractivité, sa vie culturelle florissante et bien sûr son Festival de Jazz, etc.

Pour mieux appréhender Vienne et son Agglo, les étudiants ont eu également droit dans la journée à une visite de la ville guidée par Olivier Sanejouand lui-même, directeur de l’Office du Tourisme et à plusieurs ateliers découvertes.

Ils ont aussi eu droit à un temps d’échanges avec les médecins déjà installés du Département ; un autre avec les sapeurs-pompiers du SDIS et un dernier concernant la nouvelle structure qui rassemble les soignants à Vienne, la Communauté Territoriale de Santé (CPTS).

Une Bourse d’étude de 56 000 euros

Autre argument mis en avant, mais cette fois par Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la Santé : l’accompagnement financier pour tout étudiant qui envisage de s’installer en Isère.

A condition de s’engager à travailler 570 jours sur l’une des communes classées en « désert médical », ils reçoivent une bourse d’étude de 56 000 euros. En sus, pour ceux qui y ouvriraient un cabinet, une aide à l’installation (10 000 euros).

Interrogés, les étudiants présents à cette journée expliquent que si l’attractivité de la commune où ils s’installeront est importante, les conditions pécuniaire ne constituent pour eux qu’un paramètre parmi d’autres qui jouera dans le choix d’installation.

103 bourses accordées depuis 2017

Il n’empêche : l’ensemble des mesures prises par le Département pour combattre cette situation de « désert médical » joue un rôle qui semble non négligeable : depuis que les bourses d’études ont été lancées par le Département de l’Isère, pas moins de 103 bourses d’études ont été accordée depuis 2017

Deux futures « Maisons de Santé » à Vienne

Rappelons que l’évolution vers une médecine différente est en cours à Vienne pour lutter contre cette désertification médicale.

Un projet est en train de se finaliser : la création d’une « Maison de Santé » au sein de l’Espace Saint-Germain.

Une autre devrait voir le jour, mais cette fois à plus long terme dans le cadre du futur quartier de Vienne/Sévenne au Nord de Vienne.

Une certitude : cette pénurie de médecins va encore perdurer quelques années. De l’avis même des étudiants en médecine présents à Vienne, le numerus clausus qui en est la cause n’a en réalité été levé que progressivement depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence. Et comme il faut une dizaine d’années pour former un médecin…