» On est à l’aube d’un énorme scandale sanitaire qui a déjà touché d’autres pays. Chaque jour amène un élément nouveau !  » : c’est ce qu’a affirmé Christophe Bouvier, le maire de Chasse-sur-Rhône, hier lors d’une réunion du conseil communautaire de Vienne Condrieu Agglomération.

Sa commune est directement concernée par les PFAS, ces composés poly et perfluoroalkylés aux propriétés antiadhésives et imperméables, largement utilisés par l’industrie, encore appelés« polluants éternels » du fait qu’ils sont très peu dégradables une fois dans l’environnement. Des études scientifiques ont montré qu’en cas d’exposition prolongée, ils peuvent avoir de multiples effets néfastes sur la santé humaine, sur la fertilité, voire le développement du fœtus.

« Nous voulons des mesures régionales »

Christophe Bouvier expliqua que même sous les seuils, sa commune est concernée par les PFAS. Des prélèvements ont été effectués chez les maraîchers de la commune : il y a bien des PFAS, mais sous les seuils d’alerte. Une études a été commandés sur les œufs produits sur place « nous n’avons pas encore la réponse », regretta le maire de Chasse-sur-Rhône.

Et d’assurer, « nous demandons des mesures régionales sur les captages : on ne peut continuer à distribuer de l’eau au-delà d’un certain seuil. »

Une usine à Chasse-sur-Rhône concernée

Il vient également d’apprendre que sur sa commune l’usine, du groupe SIRA, spécialisé dans le traitement des déchets, rejetait 6,79 g/j lors d’un premier contrôle. Avant de diviser ces flux par dix, selon la Dreal, suite à l’installation de filtres à charbon.

De son côté Thierry Kovacs, président de l’Agglo a fait le point sur la situation au sein de Vienne Condrieu Agglomération : « nous avons fait procéder à des analyses de PFAS sur tous les captages de l’Agglo. Certains captages sont sous les seuils d’alerte et nous avons constaté que sur le captage de Gemens qui concerne notamment Vienne, il n’y a pas de PFAS. »

On comprend donc pourquoi les élus communautaires, à l’instar des maires des communes de Chasse-sur-Rhône, Tupin-Semons et Loire-sur-Rhône aient déposé une plainte, « pour qu’au moins à terme les pollueurs soient les payeurs », résuma Thierry Kovacs.

Le coût financier de la résorption de ces PFAS risque en effet d’être « énorme ».

 Les élus demandent « une transparence totale »

Voici la conclusion de la délibération votée mardi 14 novembre à l’unanimité par les conseillers communautaires de Vienne Condrieu Agglomération :

« Vienne Condrieu Agglomération s’associe aux communes du Sud de Lyon en demandant à l’État et à son représentant, la Préfète de Région :
●  Une transparence totale vis-à-vis des populations sur les risques encourus, en particulier liés à la consommation d’eau potable et de produits alimentaires ;
●  Une surveillance régulière de l’eau potable, analyses à l’appui ;
●  Un soutien aux études d’imprégnations ;
●  Un accompagnement des collectivités faisant face aux conséquences des pollutions sur 
l’approvisionnement en eau potable ;
●  Un soutien financier aux communes pour mener des analyses de sol, de l’air et de l’eau ;
●  Une prise en charge de la dépollution des sols et des nappes phréatiques ;
●  Une obligation de l’industriel à soutenir financièrement les différentes actions de surveillance, d’analyse ou de dépollution sur le principe du « pollueur-payeur ».

Parallèlement, « Vienne Condrieu Agglomération va engager prochainement une action collective avec les autres communes du Sud Lyonnais afin d’établir les responsabilités de chaque acteur pour réparer le préjudice environnemental et sanitaire. Une plainte commune sera déposée auprès du Procureur de la République. » ‘

-La mairie de Chasse-sur-Rhône a développé sur son site un intéressant volet sur les PFAS :
https://www.chasse-sur-rhone.fr/perfluores-dans-leau-du-robinet-ce-quon-sait/