L’affaire a été rendue publique par « Médiacités » », le Médiapart lyonnais qui annonce que Thierry Kovacs, maire de Vienne « est visé par une enquête judiciaire pour « violences volontaires ».

Et effectivement, suite à une conférence de presse du premier magistrat viennois organisée de manière impromptue, suite à ce fait de prime abord fort surprenant, Thierry Kovacs confirme qu’il a bien été interrogé pendant deux heures au commissariat de Vienne.

Et ce, dans le cadre d’une enquête judiciaire diligentée par Audrey Key, procureur de la République à Vienne auprès de laquelle, Christian Mange, un prestataire de la mairie et gestionnaire du site Facebook « Vienne notre ville » a porté plainte contre le 1er magistrat viennois.

Et ce, précise-t-il « pour divers griefs et notamment violence, harcèlements, chantage… «

Et Christian Mange qui a pris Jean-Maire Chanon, ancien bâtonnier du barreau de Lyon comme avocat, de détailler: « Lorsque j’ai annoncé au maire que je voulais reprendre mon indépendance, (je suis créateur et gestionnaire de la page Facebook « Vienne, notre ville »), il ne l’a pas supporté et m’a traité de « sale connard » avant de me frapper violemment à la poitrine. »

Et d’ajouter : « Depuis, je subis un harcèlement constant et des menaces répétées, mentalement je ne suis plus en position de supporter tout cela. »

Une autre dénonciation est également émise par ce prestataire qui avait emporté en 2016, l’appel d’offres de la mairie de Vienne pour la création d’un site Facebook qui a désormais 30 000 abonnés : celle d’avoir touché des commissions occultes sur forme d’enveloppes de billets, mais cette fois lors d’une campagne électorale.

Pour Thierry Kovacs : « un chantage »

Pour Thierry Kovacs qui nie tout en bloc, ces dénonciations ne sont en fait qu’un chantage : « Christian Mange dont le contrat se termine en décembre 2023 a créé de toute pièce cette histoire de violences à son encontre pour effectuer un chantage à mon égard, disant clairement, je suis prêt à retirer ma plainte moyennant 73 000 euros pour rendre le site à la mairie.»

Et le maire de Vienne de préciser : « Comment aurais-je pu frapper un homme en plein jour, en pleine rue de Vienne sans qu’il y ait de témoins : je n’ai jamais frappé Christian Mange  ! »

Et d’ajouter : « si je l’avais fait il ne m’aurait pas donné rendez-vous dès le lendemain dans mon bureau à la mairie pour discuter à nouveau »

De même, ajoute Thierry Kovacs, : «  non je ne lui ait jamais versé 3 000 euros d’argent liquide. »

A savoir par ailleurs que dans le cadre de ses fonctions, Christian Mange, le prestataires touchait des émoluments de 1 400 euros par mois.

Et Thierry Kovacs de contre-attaquer après voir précisé : « J’ai pris un avocat et j’entend engager des poursuites. On va travailler sur la qualification des faits, comme dénonciation calomnieuse ou diffamation. Et nous allons mener une action pour qu’il rende les codes d’accès du site « Vienne note ville » ou auprès de Facebook pour que la page soit définitivement fermée. »

On en est là. Quelle suite sera donnée à cette affaire ? Pour l’heure, selon les éléments dont on dispose, c’est parole contre parole, mais l’enquête actuellement  en cours devrait pouvoir faire véritablement la lumière…

Vienne Citoyenne : « la justice aura à se prononcer »

La gauche du conseil municipal (Vienne Citoyenne) a réagi dans la journée même dans un communiqué : « La justice aura à se prononcer sur la plainte déposée pour violence à l’encontre de Thierry Kovacs. Si l’enquête venait à confirmer la gravité des faits, le maire, dépositaire de l’autorité publique, ne pourrait plus exercer son mandat dans la sérénité et devrait en tirer toutes les conséquences ».

Et d’ajouter : « Au-delà, l’article de Médiacités évoque des pratiques politiques exécrables ; création de faux comptes pour s’auto-congratuler et attaquer l’opposition, financement en liquide de prestations lors des campagnes électorales, menaces à l’encontre des journalistes… »

Photo : Thierry Kovacs, lors de sa conférence de presse, lundi 25 juin, pour répondre aux accusations du prestataire du site  « Vienne notre ville »