Bateau porte-containers et péniche de fret bloquées à l’’entrée de l’écluse de Reventin-Vaugris à sec ; autres bateaux arrêtés en attendant la reprise du trafic sur d’autres ports dont celui de Loire-sur-Rhône. Disparition des bateaux de croisière qui ne peuvent plus voguer sur l’ensemble du Rhône…

La mobilisation contre la réforme des retraites a aussi des conséquences sur le plan fluvial puisque la vingtaine de salariés travaillant par roulement sur le barrage de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) à Reventin-Vaugris est en grève, à l’initiative des trois syndicats de l’entreprise, CGT, FO et CFE-CGC. Idem au sein d’un autre barrage plus au Sud, à Bollène.

Un mouvement qui a été engagé dès le 16 mars et qui s’est durci depuis hier avec un blocage total. Plus aucun bateau ne peut transiter par l’immense écluse du barrage, par ailleurs à sec (photo avec Delphine Peyron, déléguée CGT de la CNR).

Un mouvement qui se traduit sur le plan fluvial, mais aussi sur le plan de production d’électricité, comme le confirme Delphine Peyron, déléguée CGT de la CNR qui explique que par exemple ce matin, « les grévistes ont envahi le poste de pilotage du barrage hydro-électrique pour faire baisser la production, ce qui a été fait aussitôt. »

Les salariés de la CNR sont d’autant plus remontés qu’ils sont directement concernés par la réforme qui prévoit la disparition des régimes spéciaux de retraite dont ils bénéficient.

« Certes, ce sont les nouveaux embauchés à la CNR qui sur le papier sont concernés en fonction de ce que l’on appelle la clause du grand-père, mais nous craignons qu’à terme en fait ce soient tous les salariés de la CNR qui seront concernés », explique Delphine Peyron.

Ces salariés en grève ont reçu aujourd’hui jeudi 30 mars dans l’après-midi le soutien du sénateur écologiste (EELV) de l’Isère, Guillaume Gontard qui a passé un long moment sur place avec les salariés de la CNR (photo).

Zéro bateau de croisière, alors que la saison vient de reprendre

Ce blocage ne fait pas l’affaire du tourisme viennois. L’absence de navigation fluviale qui laisse à quai les bateaux de croisière intervient en effet au moment même où reprend la saison des croisières dont, traditionnellement le top départ est donné à la mi-mars.

« Je devais recevoir de nombreux croisiéristes ces jours-ci : j’ai dû annuler toutes les visites de Vienne et toute la programmation que nous avions mises en place à l’Office du Tourisme »,  se désole Olivier Sanejouand, directeur de l’Office du tourisme de Vienne dont la saison commence mal.

Reste à savoir jusqu’à quand ?