Thierry Kovacs, le maire de Vienne, s’est attiré les foudres de la majorité présidentielle pour avoir décroché le portrait du président de la République le temps d’un week-end pour le confier aux Gilets Jaunes lors de leur manifestation dans les rues de la ville. Après Caroline Abadie, députée de la 8ème circonscription, c’est Stanislas Guerini, délégué général LREM à l’Assemblée qui s’indigne.

Une semaine après la décision d’un juge du tribunal de Lyon, qui a relaxé deux « décrocheurs » d’un portrait d’Emmanuel Macron, Thierry Kovacs, maire de Vienne a prêté le tableau du chef de l’Etat qui ornait les locaux de l’hôtel de ville à des manifestants en gilets jaunes, samedi dernier.

Le portrait a été rendu ce lundi, selon « l’accord » passé entre l’édile et les participants à la manifestation, qui mêlait gilets et marcheurs pour le climat.

Le geste a fait hurler les « marcheurs », Caroline Abadie, députée de la 8ème circonscription de l’Isère et le délégué général de La République En Marche (LREM) Stanislas Guerini.

Ce dernier a déploré un « acte indigne », demandant une « condamnation claire » de la part de la direction des Républicains.

Dans une longue réponse sur son compte Facebook, Thierry Kovas précise : « J’ai accepté leur demande en l’assortissant de plusieurs conditions : pas de geste déplacé, obscène, dégradant contre le chef de l’Etat », explique t-il.

« Le portrait a été remis après la fermeture de la mairie vendredi soir et il doit être de nouveau placé dans la salle du conseil avant l’ouverture lundi matin » ajoute t-il encore.

Et de détailler :  » La République aurait été bafouée à Vienne aujourd’hui et j’en serais le coupable. Les mots sont forts, parfois même violents de la part de certains militants du parti présidentiel LREM. Ils sont surtout démesurés par rapport au fait dont il est question.
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, je me suis efforcé de concilier une demande légitime d’expressions d’une partie de la population et la nécessité de préserver la tranquillité publique dans notre ville. Au fond, veiller à assurer la tranquillité publique sur le territoire d’une commune constitue l’une premières missions d’un maire. À Vienne, nous n’avons pas connu les scènes de désolation, les dégradations, voire même les blocages qui ont lourdement affecté d’autres villes fin 2018, début 2019.
Nous le devons d’abord au sens des responsabilités des représentants locaux des gilets jaunes. Pardon, mais nous le devons aussi, un peu, au dialogue que la mairie a engagé avec eux, en mettant par exemple une salle municipale à leur disposition pour qu’ils puissent se réunir. Nous avons mené ce dialogue sans publicité, sans volonté d’une quelconque récupération, avec la seule volonté de promouvoir une démocratie apaisée. »

Une polémique attisée de surcroît par la campagne des municipales. A suivre ?

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