Pari tenu : comme annoncé, « Le Caveau du Château » a ouvert ses portes le 17 janvier dans la « capitale » des Côtes-Rôties, à l’occasion de la Foire aux vins d’Ampuis.
Ce projet porté depuis plus de vingt ans par la famille Guigal vient enfin de voir le jour.

Il est installé dans l’immense bâtisse qui accueillait auparavant Vidal Fleury, une des marques du groupe Guigal.

Ladite famille Guigual a dû attendre qu’un terrain contigu se libère pour démarrer les travaux : nécessaire pour accueillir un parking suffisamment grand pour les voitures, mais aussi les bus remplis de touristes.

Il faut dire que ce nouveau « Caveau du Château » est extrêmement bien situé : à quelques minutes du péage de la sortie Condrieu de l’autoroute A 7.

On peut d’ores et déjà déguster dans ce Caveau tous les nectars de la maison Guigal, mais aussi de trois autres Domaines faisant partie de la galaxie familiale  : le Domaine de Bonserine, Vidal Fleury et le château de Nalys (Chateauneuf-du-Pape), qui, bien qu’appartenant à la famille ont tous conservé leur autonomie. Au total, une cinquantaine de vins à déguster, des côtes-rôties et condrieu, bien sûr, mais aussi des cornas, saint-joseph, chateauneuf-du-pape, côtes-du rhône génériques, gigondas, cairanne, beaume-de-venise, vacqueyras.

Un futur haut-lieu du tourisme œnologique

Vu le soin apporté aux matériaux utilisés pour édifier ce « Caveau » (pierre de Bourgogne, bois ouvragés) et l’investissement conséquent qu’il a nécessité, ce n’est pas un simple lieu de dégustation qui s’est installé dans cette demeure datant du 18ème siècle, dotée d’un parc arboré, mais bien un futur haut-lieu du tourisme œnologique s’étendant sur un total de 550 mètres carrés !

Outre la salle de dégustation qui accueille l’amateur de vin dès l’entrée et sa « salle aux trésors » où l’on trouve notamment le trio de choc du Domaine Guigal, la Mouline, la Landonne et la Turque ; on déambulera en sous-sol dans un musée, mais encore, on pourra manger et organiser des séminaires à l’étage supérieur. On y trouvera également une petite boutique proposant de produits locaux.

« Nous proposons d’ores et déjà différents types de dégustations ; on peut par exemple organiser à la demande, une découverte comparative d’un même terroir, voire une verticale ; et bien d’autres. Nous sommes dans une démarche pédagogique »,  explique Marielle Grossetête, la responsable de ce nouveau lieu. Elle a travaillé dans la pub à Paris avant de bifurquer vers la sommellerie avant d’être recrutée par la famille Guigal pour gérer et surtout développer ce lieu, après avoir passé plusieurs années au « Four seasons » de Koh Samui en Thaïlande.

La cave de cette grande demeure vit actuellement l’élaboration d’ un véritable musée du vin. Philippe Guigal, chargé de ce projet rappelle que le vignoble de Côte-Rôtie qui a fait la renommée de la Maison Guigal a tout-de-même 2 400 années d’Histoire derrière lui… Une Histoire bientôt retracée.

Le musée ouvert fin mars, début avril

De nombreuses pièces de collection qui étaient stockées dans les réserves au siège de la Maison Guigal vont bientôt être exposées au grand jour. « Vers la fin du mois de mars ou début avril », assure Marielle Grossetête.

Un jardin où viennent d’être installés deux vieux pressoirs en bois et où un théâtre de verdure est en train de voir le jour accueillera aux beaux jours des manifestations de tous ordres.
On le voit, le projet est d’ampleur. Ce qui signifie que l’investissement l’est aussi. Au démarrage du projet, Philippe Guigal avait évoqué un investissement situé entre 2 et 3 millions d’euros.

Marielle Grossetête entend bien transformer ce lieu, non seulement en site de dégustation, mais également en véritable plateforme de tourisme œnologique : « A partir du Caveau, nous allons proposer de nombreuses animations œnotouristiques : des visites de la cave Guigal, mais aussi celles des vignobles de Côtes-Rôties que l’on pourra effectuer en gyropodes. Nous allons également organiser des événements gastronomiques avec des chefs, des concerts de musique, etc. : notre ambition est de devenir un véritable centre  d’œnotourisme ».

« Nous ne manquons pas d’idées ! », lance avec un large sourire la responsable du lieu.

Le tourisme œnologique a en effet le vente en poupe. Il connaît actuellement un taux de croissance de 4 % par an en France. Grâce à ce nouveau caveau et aux autres sites qui ont ouvert leurs portes ces dernières année, les Côtes-du-Rhône septentrionales devraient pouvoir capter une part grandissante de ces touristes œnophiles…

Photo-A droite, Marielle Grossetête, responsable du Caveau du Château; à gauche ; Antoine Guichard, en apprentissage (lycée Bellerive) et Justine Poncet, chargée de développement œnotouristique.