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Double émotion, mardi soir 3 juillet au théâtre antique de Vienne. La première lorsque le chef de la Pyramide, Patrick Henriroux apporta sur scène le gâteau/piano spécialité maison pour fêter le 80ème anniversaire de Rhoda Scott. La seconde, lorsque Marcus Miller évoqua longuement la disparition récente de son père avant de lui rendre un vibrant hommage musical.

Le jazz est une grande famille où l’on sait exprimer ses émotions.

Comme prévu, aux manettes de son orgue Hammond, Rhoda Scott, l’organiste aux pieds nus, grande fidèle de Jazz à Vienne, a su mettre le feu au théâtre antique. Il est vrai qu’elle était puissamment aidée dans sa tâche par un quartet de ladies aux cuivres : Lisa Cat-Barro, Géraldine Laurent et Sophie Alour aux saxs, plus Julien Alour, le remplaçant d’Airelle Besson, empêchée ; mais aussi une jeune drummeuse prometteuse, Julie Saury ; mais encore avec un invité de marque, un deuxième drummer, en l’occurrence, Bernard Purdie.

En fin de concert, un arrangement autour du « What’d I Say » de Ray Charles finit par rendre le théâtre antique pratiquement incandescent…

Tout n’était pas fini pour autant, car les organisateurs de Jazz à Vienne avaient prévu en final une surprise : un gâteau d’anniversaire élaboré et amené sur scène par Patrick Henriroux, le chef de la Pyramide, lui-même ; et ce, en présence de Marcus Miller. Il s’agissait de fêter les 80 printemps de la plus frenchie des organistes américaines qui reste, comme elle l’a encore prouvé ce soir là, toujours une demoiselle au bout des doigts.

Le second épisode émotion se déroula ensuite, en deuxième partie de soirée, lors du concert de Marcus Miller qui s’étancha longuement au micro sur la disparition de son père il y a deux mois, lui dédiant l’émouvant « Preacher’s Kid » qu’il a récemment enregistré avant sa mort, évoquant ce père qui était organiste à l’église de son quartier et qui avait sacrifié sa carrière de musicien professionnel pour subvenir aux besoins de sa famille. On a vu à cette occasion Marcus Miller troquer sa guitare pour une clarinette basse.

Pour le reste, le bassiste qui était entouré pour ce concert de musiciens étincelants dont Alex Han au saxo et Russell Gunn à la trompette, a su déployer l’ irrésistible groove qui constitue son image de marque dans une parfaite communion musicale. Avec ses musiciens, avec son public : près de 6 000 festivaliers qui ont eu ce soir là leur content d’émotions musicales, certes, mais pas que…