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Caresses des cordes qui l’accompagnaient, caresses de sa voix, caresses de la brise qui soufflait à l’unisson ce soir là : Melody Gardot a envoûté le théâtre antique vendredi 29 juin.

Un théâtre antique archi-bondé : plus de 7 500 spectateurs avaient pris place sur les pierres surchauffées du théâtre antique de Vienne.

Melody Gardot est une artiste exigeante. Elle arrive à chaque concert avec des cadeaux vocaux totalement différents à chaque fois. Elle est incapable de se répéter, elle est en recherche perpétuelle. C’est aussi pour cela que le public la vénère.

Cette fois elle était accompagnée de son piano, bien sûr, mais aussi de sa guitare, un instrument qu’elle a découvert sur son lit d’hôpital après un terrible accident ; mais aussi des cordes : une seconde guitare, un violoncelle, une contrebasse et deux violons.

Des instruments caressants pour une voix caressante aux inflexions d’une richesse et d’une diversité surprenantes. Une voix qu’elle manie comme un instrument et qu’elle pousse jusqu’au bout. Ce sont des balades. Et pourtant, jamais on se lasse, car Melody Gardot donne la clef : elle permet au spectateur de rentrer dans son univers très particulier et de s’y mouvoir à l’aise. Un univers certes nostalgique, mais tellement riche !

On discerne derrière sa voix la terrible expérience qu’elle a vécu lorsqu’elle a été renversé par un chauffard à 19 ans, lorsqu’elle circulait sur son vélo. « Je suis morte à 19 ans. Je suis née à 19 ans », raconte-t-elle dans une récente interview au journal « Monde ».

Depuis, explique-t-il, elle voit la vie d’un œil complétement différent. C’est aussi ce qu’elle a voulu partager vendredi soir, créant rapport de proximité, une étonnante connivence avec le public. Melody Gardot, une star qui se la joue, avec ses lunettes noires, selon certains ? Pas du tout. Une artiste vraie, doublée d’une humaniste qui donne tout ce qu’elle peut au public, aux autres.

Une démarche qui s’est exprimé dans sa dernière chanson après le rappel, au cours de laquelle elle a repris la chanson de Jacques Brel, les « vieux amants » : « Je t’aime encore, tu sais, je t’aime »…

Le jazz c’est d’abord une émotion. Elle était puissante ce soir là…

En première partie, on a pu réentendre « l’Amazing Keystone » interpréter un pot pourri d’airs issus des films de Disney, mais cette fois avec un big band, contrairement à jeudi, devant 6 000 enfants des écoles primaires, nettement plus étoffé et une phalange de quatre chanteuses et chanteurs dont une Sarah McKenzie sortant véritablement du lot.