L’investissement, même s’il n’est pas énorme, reste important pour une commune d’un peu plus de 4 000 habitants comme Estrablin : 940 000 euros. Tel est le coût de la la future chaufferie bois et son réseau dont Denis Peillot, maire d’Estrablin a, en compagnie de ses adjoints et des techniciens, posé la 1ère pierre, mardi 13 juin.

Grâce aux nombreuses aides actuellement proposées et au montage mis en place, cette chaufferie bois qui entrera en fonctionnement en octobre prochain, ne coûtera en effet pratiquement rien en investissement à la municipalité. Et ce, grâce à 475 000 euros de subventions publiques, des certifications d’économie d’énergie mobilisés, le solde étant assuré via des fonds propres citoyens, ainsi qu’un emprunt bancaire porté par la société Forestener.

Quant au niveau du fonctionnement, le gain est de 15 à 20 % pour la commune par rapport au coût du gaz.

Les importants volumes de gaz dépensés jusqu’à présent dans les chaudières qui existent actuellement seront remplacés par du bois local, en l’occurrence des plaquettes forestière qui proviendront de forêts, essentiellement privées, situées à 40 km à la ronde. Un changement plutôt vertueux donc sur le plan écologique. Et source d’économies pour la commune.

Cette nouvelle chaudière bois permettra avec son réseau, de chauffer l’ensemble des bâtiments communaux : la mairie, les écoles primaire et maternelle, la salle des fêtes, des vestiaires du stade et du gymnase d’Estrablin.

Un montage original et citoyen

Cette chaufferie bois a été proposée « clés en mains » à l’issue d’un appel d’offres remporté par la société Forestener.

Un choix qui s’explique par le montage original proposé : cette entreprise spécialisée prend en charge la réalisation des équipements, leur financement, mais encore leur exploitation sur 20 ans.

Mais, mieux encore, elle a donné à ce projet, une dimension locale et citoyenne via une logique de circuit court.

Les acteurs locaux (citoyens, entreprises et collectivités) ont ainsi participé au financement des travaux, moyennant une co-gouvernance du projet, « pour qu’il soit porté et partagé par tous et non vécu uniquement comme un projet de la mairie », précise Denis Peillot.

Originalité, en effet, Forestener est une société à la gouvernance partagée, qui regroupe au sein de son capital tous les acteurs territoriaux d’un tel projet bois énergie : des citoyens, des collectivités, ainsi que des entreprises.

Les collectivités locales (six communes et une intercommunalité, dont Estrablin) détiennent ainsi 30 % du capital de Forestener, les structures citoyennes 40 %, tandis que le solde est détenu par des entreprises de la filière bois énergie.

De la sorte, la commune d’Estrablin sera co-décisionnaire des choix effectués.

Pour mener à bien ce projet, Forestener a mobilisé un groupement d’entreprises locales.

La plateforme la plus proche de cette chaufferie est celle gérée par l’entreprise Rolland, qui vient de racheter Bois Energie Service, située à 10 km d’Estrablin. Un vrai circuit court remplaçant donc du gaz venu du bout du monde…

Le bâtiment de la chaufferie dont la construction vient de démarrer sera composé de deux chaudières et d’un silo garantissant une autonomie de 8 jours entre deux livraisons, en plein hiver. Les plaquettes forestières seront livrées par camions avec un rythme d’une à deux fois par semaine au maximum en hiver.