Alors que l’on parle de risques de coupures cet hiver en cas de grand froid, il ne faudra pas compter sur l’hydroélectricité émanant du Rhône pour pallier d’éventuelles absences de centrales nucléaires à l’arrêt comme cela se profile…

On ne s’en rend pas compte du fait de l’existence de barrages tout au long du Rhône et donc des retenues d’eau opérées. La différence de hauteur du niveau de l’eau n’est pas sensible à Vienne, ni ailleurs, mais le débit du fleuve, du fait de la sécheresse a fortement chuté. Du jamais vu depuis longtemps : – 30 % selon la CNR (Compagnie Nationale du Rhône). Ce qui se répercute bien sûr sur la production d’électricité produites par les barrages.

Depuis fin septembre, le Rhône enregistre même « un déficit chronique d’environ 50 % » par rapport aux moyennes établies depuis 1920 » !

Le fleuve avait commencé l’année à des débits très faibles de 300 mètres cubes par seconde (m3/s), contre 1 100 m3/s en moyenne. La situation ne s’est pas améliorée au printemps en raison de l’enneigement faible sur les Alpes.

Les pluies de novembre ont permis une amélioration temporaire qui ne permettra pas cependant de rattraper le retard important de la production d’hydroélectricité, attendue autour de 10 térawattheures (TWh) sur 2017 après 14,5 TWh en 2016, selon Martin Pochat, responsable du centre de gestion de la production du Rhône à la CNR.

Autant d’ailleurs de ressources en moins pour la CNR dont le chiffre d’affaires risque de fortement baisser…

L’Isère toujours en alerte sécheresse

Rappelons par ailleurs que le niveau d’alerte sécheresse est toujours maintenu en Isère.

Et bien sûr il n’y a pas que le Rhône qui soit touché : « Les cours d’eau présentent des niveaux très bas pour la saison. Certains tronçons sont à sec ce qui met à mal la vie aquatique. De nombreux cours d’eau présentent des débits en dessous des moyennes saisonnières » : tel est le diagnostic dressé encore récemment par le Comité Départemental de l’Eau du Département.

C’est pourquoi la préfecture de l’Isère a décidé de « maintenir l’alerte sur l’ensemble du département pour les eaux souterraines et les eaux superficielles. A l’exception de la nappe de Bièvre-Liers-Valloire qui est placée en alerte renforcée. »

Rappelons les restrictions toujours impliquées par cette alerte sécheresse :

  • lavage de voitures interdit
  • arrosage des pelouses limité en état d’alerte, interdit en état d’alerte renforcée
  • remplissage des piscines interdit
  • alimentation en dérivation des étangs et des plans d’eau interdite
  • prélèvements agricoles autorisés pour l’irrigation abaissés : 15% en état d’alerte, 30% en état d’alerte renforcée
  • mise en place du plan d’économie d’eau des industrie

Pour prévenir une possible aggravation de la situation en 2018, le Préfet appelle « chacun à une gestion économe de l’eau que ce soit à partir des prélèvements dans les cours d’eau, les nappes ou les réseaux de distribution d’eau publics… »