Jusqu’à présent, question masques, c’était la pénurie. Bientôt le trop plein, ou plutôt en réalité, une situation normale ? Probablement. On peut en tout cas, l’espérer.

Tout le monde devrait pouvoir, le 11 mai bénéficier de masques comme l’avait promis le ministre de la Santé, Olivier Véran, mais avec des modes opératoire différents selon les grandes enseignes.

Après les pharmacies, puis les bureaux de tabac, l’ensemble des groupes de la grande distribution s’engagent en effet à vendre des masques à prix coûtant à partir du lundi 4 mai.

Ils l’ont fait savoir dans un communiqué commun diffusé hier mercredi sur le site du ministère de l’Economie.

« Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai », indique le communiqué commun.

Ils ne seront pas en rayon dans un premier temps

Pourra-t-on acheter ses masques en rayon comme n’importe quel produit ?

Ce ne sera sans doute pas le cas, dans les premiers jours, du moins. Ainsi du côté d’Intermarché, on précise que ce sont 90 millions de masques chirurgicaux qui seront distribués, mais il faudra les réserver.

Dès ce mercredi 29 avril, les clients porteurs de carte de fidélité (qui autorisent l’enseigne à les contacter par e-mail) seront interrogés sur leur volonté de bénéficier de cette offre à prix coûtant. S’ils sont intéressés, ils recevront un bon de réservation à usage unique, leur permettant de venir retirer à l’accueil de leur point de vente une boîte de 50 masques chirurgicaux.

Les autres clients d’Intermarché et Netto qui fait partie du même groupe devront réserver ces boîtes de masques à partir du lundi 4 mai sur les sites Web du succursaliste.

170 millions de masques chez Leclerc

Du côté de Leclerc ce sont 170 millions de masques qui vont être vendus dans les prochaines semaines.

« Nous les avons commandés et sécurisés et ça n’a pas été facile, on nous a piqué des commandes », a reconnu  Michel-Edouard Leclerc au micro de BFM Eco.

Il a précisé : « Nous avons reçu des boîtes de 50, nous allons les séparer en lots pour les vendre par 10. Ils seront vendus à l’accueil et non pas en rayon. Mais il n’y aura pas de communication nationale, ça se fera magasin par magasin selon l’arrivage. Je ne veux pas en faire un argument commercial, je n’ai pas envie que les gens se déconfinent et se précipitent en magasin la semaine prochaine. »

Les autres enseignes n’ont pas encore toutes détaillé leur mode de distribution.

Mais selon Jacques Creyssel, le président de la Fédération du commerce et de la distribution, toutes devraient suivre ce mode de distribution sélective.

« On va organiser les choses dans chacune des enseignes, mais il n’y aura pas de masques en libre service pour éviter des afflux de clients trop importants, a expliqué ce dernier. Il y aura des guichets dédiés pour qu’il y ait une distribution précise. »

Ainsi un client ne pourra pas vider les rayons et priver les autres de masques comme cela avait été le cas avec le gel hydroalcoolique ou des produits de consommation comme le papier toilette ou la farine…

Un nombre de masques limité par personne

Le nombre de masque vendu sera d’ailleurs limité. Pour les masques en tissu lavables, la limite sera de deux masques par personne.

Pour les masques à usage unique, ce ne sera pas plus de 10…en principe. « Même si, précise Jacques Creyssel, certaines enseignes pourront en vendre dans des lots plus importants. »

Des prix qui se veulent raisonnables

Les enseignes s’engagent ainsi à ne pas gagner de l’argent sur leurs ventes. Les prix ne seront pas encadrés comme pour le gel hydroalcoolique, chaque enseigne ayant des sources d’approvisionnement différente.

Les masques lavables seront vendus à un tarif de l’ordre de 2 à 3 euros, indiquent les enseignes.

Le prix d’un masque à usage unique sera lui inférieur à 1 euro. « Ce qui est en cohérence avec leurs prix d’achat à l’étranger », assurent-elles.

Chez Intermarché, la boîte de 50 masques chirurgicaux sera vendue 29,54 euros par exemple, soit 60 centimes le masque…

Enfin, les masques tissus porteront le logo « filtration garantie », indiquant le nombre de fois où ils peuvent être passés en machine et réutilisés tout en garantissant leurs propriétés.

Selon les enseignes, ces ventes de masques se dérouleront entre le 4 et le 11 ma (dès lundi donc pour certaines), pour que tout le monde puisse être équipé le jour du confinement…

Fini le marché noir du masque ?