Huit personnes ont été interpellées à Lyon hier mercredi pour avoir fabriqué estime-t-on du côté des enquêteurs plusieurs dizaines de milliers de pass-sanitaires…

Cette enquête est partie du signalement de l’ordre des infirmiers de la Loire et d’un médecin de la Caisse primaire d’assurance maladie, portant sur des milliers de passes sanitaires établis au nom d’un infirmier de la région d’Angers (Maine-et-Loire), qui, pourtant n’avait jamais effectué de vaccinations anti-Covid.

En réalisant que son compte professionnel avait été piraté, l’infirmier a déposé plainte à Angers. C’est ce qui a permis de découvrir le pot aux roses.

Les investigations, confiées à la police judiciaire d’Angers, se sont vite orientées vers la région lyonnaise, entraînant la saisine de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Lyon.

Huit suspects ont été interpellés mercredi matin dans la région lyonnaise.

L’enquête porte sur des faits d’escroquerie en bande organisée, blanchiment aggravé, atteinte à un système de traitement automatisé de données à caractère personnel en bande organisée.

Cyber-gendarmerie

D’autres cas de comptes professionnels de médecins piratés ont motivé l’ouverture d’une autre information judiciaire à Paris, confiée aux gendarmes de la section des recherches de Poitiers et de l’unité d’investigation cyber de la gendarmerie.

Cinq autres personnes ont été interpellées en région parisienne, selon la source judiciaire. Deux suspects apparaissent dans les deux enquêtes.

Trois de ces individus mis en cause sont soupçonnés d’être des pirates informatiques, précise dans un communiqué la gendarmerie, estimant à plus de 62 000 le nombre total de faux passes sanitaires créés !

Âgés entre 22 et 29 ans, ces trois suspects auraient usurpé l’identité numérique de 35 médecins répartis sur l’ensemble du territoire national pour générer ces certificats de vaccination frauduleux ensuite revendus directement à leurs bénéficiaires ou au profit de complices faisant office de revendeurs, est-il expliqué.

Ils risquent lourd

Si le fait de présenter un pass appartenant à autrui et le fait de transmettre à autrui un pass en vue de son utilisation frauduleuse est puni dès le premier manquement d’une amende forfaitaire de 1 000 euros désormais, les “fabriquants” risquent beaucoup plus gros.

En effet, après durcissement des peines encourues, le fait d’utiliser, de fournir ou de vendre un faux pass sanitaire expose à un risque de 5 ans de prison et de 75 000 € d’amende.

En cas de piratage d’un “système de traitement automatisé », la peine encourue est de 5 ans de prison et de 150 000 € d’amende…