En Auvergne-Rhône-Alpes, 45 entreprises de textile se sont organisées pour fabriquer ou commercialiser 5 millions de masques lavables par semaine. Mais les commandes des collectivités locales et des entreprises s’effondrent, et les stocks commencent déjà à s’accumuler. C’est ce que signale notre confrère Les Echos qui pointent du doigt désormais le risque de surproduction !

La pénurie de masques a été pendant plusieurs semaines un des grands marqueurs de la crise du Covid-19. D’où le lancement de la fabrication de masques lavables par de très nombreuses entreprises de la région, historiquement très axée textile. A telle enseigne qu’il risque bientôt d’y en avoir trop sur le marché…

Porcher, dans le Nord-Isère ; Boldoduc, Cepovett , Chamatex, Filtration SA ou Diatex dans le Rhône et l’Isère, surtout, pour ne citer que les plus grosses productions, tournent à plein.

En Auvergne-Rhône-Alpes, premier région française du textile, pas moins de 45 entreprises ont converti leurs métiers à tisser et leurs ateliers de couture pour confectionner 5 millions de masques non médicaux par semaine, désormais.

Mais c’est « la douche froide » depuis la semaine dernière, selon Les Echos qui a interrogé Pierric Chalvin, le délégué général d’Unitex, qui fédère les entreprises du secteur. « Les commandes des collectivités locales et des entreprises s’effondrent, quand elles ne sont pas annulées face à la concurrence des produits d’importation à moindre coût », constate-t-il.

Déjà une dizaine d’entreprises régionales déplorent déjà 450 000 invendus et des stocks de tissu représentant potentiellement 14 millions de masques !

Les industriels s’étaient fortement réorganisés pour satisfaire la demande et proposer à l’agrément de la Direction générale de l’armement (DGA) des textiles techniques adaptés de leurs gammes sport ou vêtements de protection.

Chez Boldoduc, qui produit l’un des trois premiers modèles agréé DGA dès le 20 mars, Jean-Charles Potelle, a installé une usine éphémère à Lyon dans une l’immense usine désaffectée FagorBrandt, en achetant pour 200 000 euros de machines à coudre et en recrutant une centaine de couturières avec Pôle emploi. Une initiative qui risque de faire long feu.

Dans le même temps, à destination des personnels soignants, le gouvernement a commandé la fabrication d’un milliard de masques à huit entreprises françaises dont deux situées en Auvergne-Rhône-Alpes (dans la Loire, préusd e Roanne et en Haute-Savoie), d’ici le 31 décembre. Et ce, afin cette fois que la France soit prête, cette fois, pour l’éventuelle deuxième vague ou la prochaine pandémie…