Ils protestent notamment contre l’autorisation donnée par l’Etat à Total de raffiner 400 000 tonnes d’huiles de palme à la raffinerie de la Mède.

« La France s’engagerait-elle dans un grand plan de délocalisation de son Agriculture ? » s’insurgent les agriculteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Et pour exprimer leur mécontentement sur un certain nombre de sujets, ils ont décidé le blocage d’un certain nombre de raffineries en France, dont celle de Feyzin, au Sud de Lyon dès dimanche prochain 10 juin, 21 heures.

« Parce que nous tenons à notre métier, parce que nous pensons que l’Agriculture est une chance pour la France, nous entamerons dès dimanche une mobilisation nationale pour ramener les pouvoirs publics à la raison », assurent les agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs…

Et d’expliquer le sens de leur opération commando : « Tout comme l’économie agricole de notre pays que le gouvernement met à mal, nous allons interrompre le fonctionnement économique de la France au travers du blocage de ses raffineries… »

La principale raison de leur colère : « la stratégie d’ouverture des marchés français et européens à l’importation est un non-sens parce que nous n’avons aucune garantie sur la qualité des produits alimentaires importés… »

La goutte d’eau ou plutôt d’huile de palme qui a fait déborder le vase : Le groupe pétrolier français Total a été récemment autorisé par l’Etat à exploiter une bio-raffinerie à La Mède, fonctionnant à l’huile de palme, à la place de sa raffinerie et de sauver ainsi 450 emplois.

«Et ce, alors que la filière oléoprotéagineuse française a la capacité de pouvoir répondre aux besoins des groupes pétroliers ».

« Non content d’en avoir dans le Nutella, maintenant ce sont 400.000 tonnes d’huile de palme qui vont venir dans les raffineries, donc dans nos voitures », avait déclaré la semaine passée la présidente du syndicat, Christiane Lambert.

Mais l’huile de palme n’est pas seule en cause, la FNSEA liste les «165 000 tonnes de viande bovine, 95 00 tonnes de viande porcine, 100 000 tonnes de volaille, ou encore 600 000 tonnes d’éthanol introduites dans le marché commun avec des distorsions sanitaires et environnementales ».