Cette affaire de burkini, ce maillot qui couvre intégralement le corps des femmes qui pourrait être autorisé dans les psicines de Grenoble a pris des proportions nationales.

Eric Piolle, le maire de Grenoble entend, on le sait, l’autoriser ce lundi 16 mai, à l’issue d’un vote du conseil municipal qui reste cependant incertain, sa majorité étant divisée sur le sujet.

Le préfet de l’Isère vient à son tour de prendre position. En expliquant que si le vote des élus municipaux de Grenoble se révèle favorable au burkini, il saisira la justice.

“Le conseil municipal de Grenoble doit délibérer sur le règlement intérieur des piscines municipale sur une proposition de modification du règlement intérieur”, rappelle-t-il.

Il ajoute : “ depuis deux semaines, le maire de Grenoble s’est exprimé sur le sujet dans les médias locaux et nationaux, pour expliquer le sens de cette évolution. Il ressort de ces prises de parole que l’objectif principal de cette modification consiste à autoriser dans les piscines de la ville de Grenoble le port du burkini sous couvert des seules règles d’hygiène.”

“Revendications communautaristes”

Pour le préfet de l’Isère, aucun doute : “ cette délibération, dont l’objectif manifeste est de céder à des revendications communautaristes à visées religieuses, paraît contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905 ainsi qu’aux dispositions de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. Le maire, dans le cadre de ses compétences, s’il doit garantir la liberté religieuse de ses administrés, doit également s’assurer du respect de ces règles.”

En conséquence, “ conformément aux instructions qu’il a reçues du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation.” Ça a le mérite d’être clair et ça pourrait bien peser sur le vote des élus grenoblois…

Photo-Burkini