Le Comité départemental de l’eau s’est réuni jeudi 23 mars à Grenoble. A la sortie : un arrêté du préfet a placé le Nord-Isère en vigilance, le premier des quatre niveaux de relatifs à la sécheresse. Une » première » à la sortie de l’hiver censé regonfler les nappes phréatiques. Un premier avertissement qui en tout cas, constitue un appel à la sobriété, même si pour l’heure aucune restriction n’est rendue obligatoire, mais simplement (fortement) conseillée.

« Après une année 2022 marquée par une sécheresse estivale exceptionnelle, avec plusieurs épisodes de canicule, l’année 2023 commence avec une recharge des nappes très insuffisante, suite à une sécheresse hivernale très marquée et avec un stock de neige historiquement bas, même si les récentes précipitations donnent un peu de répit », décrit Laurent Prévost, préfet de l’Isère

Au bilan, donc, le début d’année est marqué par une absence de pluviométrie sur les mois de janvier et février. Ce déficit, cumulé avec une année 2022 d’une sécheresse exceptionnelle, n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques qui nécessitent une pluviométrie importante et régulière de septembre à mars.

Un déficit de précipitation de 20 %

De septembre 2022 à mars 2023, période dite saison de recharge, le déficit de précipitation est ainsi estimé à 20 % sur le Nord-Isère.

Au bilan, donc, « les pluies des dernières semaines ont permis aux eaux superficielles et aux nappes d’accompagnement très réactives de pouvoir revenir à un niveau presque normal mais une période sans pluie les ferait immédiatement redescendre a des niveaux plus bas qu’à l’accoutumée.

Il est donc souhaitable de mobiliser l’ensemble des acteurs dès ce début du printemps pour les sensibiliser à la vigilance et à la sobriété.
D’où la volonté du préfet a décidé de placer les zonesde la (Bourbre, Isle Crémieu, Paladru-Fure, Bièvre-Liers-Valloire, Sanne/Varèze/4 Vallées, Chambaran, Chartreuse/Guiers) en niveau 1 de vigilance sécheresse.

Idem pour les eaux souterraines de la Molasse miocène Chambaran, de Bièvre-Liers-Valloire et de Sanne/Varèze/4 Vallées, placées également au niveau 1 de vigilance sécheresse.

Repousser tout projet de construction de piscine

Ce niveau 1 de vigilance « s’accompagne de recommandations fortes afin d’être vigilant et économe dans sa consommation d’eau. Faire preuve de civisme dans sa consommation quotidienne d’eau revient à préserver pour chacun les biens précieux que sont la ressource en eau et les milieux aquatiques. »

« Pour les usages non économiques des particuliers, des entreprises ou des collectivités, il est important dès aujourd’hui d’adapter certains usages consommateurs d’eau, comme par exemple restreindre fortement le lavage des véhicules ou tout autre lavage à grande eau…, mais aussi de reporter tout projet de construction de piscine », précise la préfecture.

Il s’agit simplement pour l’heure d’un appel à la sobriété, mais pas d’obligations. Celles-ci pourraient ne pas tarder à venir si le déficit de pluviosité persiste…

Photo datant d’août 2022-Sécheresse record de l’été dernier :  les images satellites chocs de Lyon et de de la Vallée du Rhône publiées par Météo France à un an d’écart.