Cette année, Jazz à Vienne tend à se recentrer encore un peu plus sur le Jazz, du moins si l’on en croit les six soirées sur quinze, dévoilées mardi 26 novembre salle du Manège à Vienne. Peu du jazz US, à la portion congrue, mais surtout européen et africain avec de solides têtes d’affiche, comme Avishai Cohen, Dianne Reeves, Thomas Dutronc, Biréli Lagrène ou encore Jamie Cullum , voire encore Tiken Jah Fakoli.

Depuis mardi 26 novembre, on a une bonne idée de l’édition 2025 de Jazz à Vienne, 44ème du nom. Elle sera fort peu américaine, comme si elle accompagnait la distanciation des liens entre les USA et l’Europe voulue par Donald Trump, mais beaucoup européenne, mais aussi avec un fort lien avec l’Afrique.

En témoigne le concert d’ouverture du Festival, le jeudi 26 juin qui verra en 1ère partie l’arrivée sur scène de la batteuse et cheffe d’orchestre française Anne Paceo à la sensibilité peu commune ; suivie en 2ème partie par le célèbre contrebassiste israélien Avishai Cohen, l’un des grands noms du jazz mondial. Il se hissera notamment sur scène ne compagnie de la jeune batteuse Roni Kaspi qui avait fait sensation au Club de Minuit à Vienne l’année dernière. Une soirée où brilleront donc aussi les batteuses. Plutôt rare.

Passons tout de suite à la dernière soirée, la All night du vendredi 11 juillet qui de manière rarissime aura du début à la fin la même tonalité africaine hormis le concert de lever de rideau avec le groupe lauréat 2024 du Tremplin ReZZo, les Parisiens de Ninanda.

On verra ainsi se succéder tout au long de la nuit les Togolaises déchaînées de Nana Benz, ; puis l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly pour la 1ère fois à Vienne ; suivi ensuite de Seun Kuti, la fille de Fela, le créateur de l’afrobeat ; puis pour terminer la nuit, les Sud-Africains du collectif BCUC aux percussions hypnotiques ; la nuit se clôturant avec une DJ Sud-Africaine, Nicky B.

Les quatre autres soirées dévoilées mardi par Samuel Riblier, directeur de Jazz à Vienne et Guillaume Anger, directeur artistique, sont de la même eau.

Le vendredi 27 juin, la soirée sera plutôt prétexte à danser avec en ouverture la fanfare ou plutôt le brass band hollandais Gallowstreet dont on a pu apprécier le vent de folie qu’il a suscité lors du dernier RhinoJazz, en octobre, à Saint-Chamond. Ambiance assurée.

Une ambiance que devrait conforter l’Autrichien Parov Stelar, le roi de l’électro-swing, l’homme qui a jeté un pont entre le jazz instrumental et la culture des clubs électro qui finira la soirée.

Changement total de décor le vendredi 28 juin avec une soirée 100 % manouche avec Thomas Dutronc qui sera accompagné de Stochelo Rosenberg et de Rocky Grasset : trois guitares et une voix.

Encore trois guitares ensuite ce même soir avec un trio de choc : Biréli Lagrène, Martin Taylor et celui qui a longtemps accompagné You Sun Nah : le Suédois Ulf Wakenius. L’intitulé : bien évidemment « The Great Guitars ».

Le mardi 8 juillet, une soirée sera également consacrée au Jazz vocal avec en tête d’affiche Dianne Reeves qui l’on n’avait pas vu sur la scène de Jazz à Vienne, depuis 2012. Deux autres belles voix s’élèveront également de la scène gallo-romaine ce soir là : Célia Kameni qui interprétera son dernier opus, « Méduse » et Madeleine Peyroux que l’on n’avait pas ouï depuis très longtemps au théâtre antique.

Enfin, selon Guillaume Anger, directeur artistique du Festival le jeudi 10 juillet, on devrait ouïr pour la première fois sur la scène viennoise une véritable perle : Dominique Fils-Aimé, une Québécoise d’origine haïtienne dont la jeune carrière est déjà marquée par deux Juno Awards, la plus prestigieuse récompense de l’industrie musicale au Québec.

En clôture de cette soirée c’est le chanteur britannique au costume trois pièces que l’on applaudira, un habitué de Jazz à Vienne qui ne cesse de tracer son sillon toujours plus profond : Jamie Cullum.

-Tarifs : billets individuels : tarif normal (38€ à 65€ selon soirée), tarif réduit (35€ à 62€ selon soirée), 15/25 ans (30€), 4-14 ans (6€)/Pack trio : tarif unique 111€/Pass 7 soirées : tarif normal 195€, tarif réduit 185€/Pass intégral : tarif unique 355€

 

Comme pour synthétiser le programme à venir, la soirée de présentation d’une partie des concerts de l’édition 2025 de Jazz à Vienne vit l’arrivée sur la scène du Manège à Vienne, du duo composé du Malien Ballaké Sissoko à la kora et du guitariste et chanteur anglais Piers Faccini qui vit en France, proposant une musique fort (et peut-être un peu trop) apaisante, mais faisant là encore le pont entre l’Europe et l’Afrique. Un « concert dessiné » en live sur scène par l’illustrateur Alexandre Clérisse qui a accentué l’âme voyageuse de ce concert original avec ses dessins oniriques.

Photo-Avishai Cohen Dianne Reeves et Biréli Lagrène

Cette soirée constitua aussi l’occasion pour les 650 spectateurs présents au Manège à Vienne, de découvrir l’affiche du festival 2025 signée du dessinateur Jeremy Perrodeau qui a transformé une trompette, errant dans l’espace, en vaisseau spatial. Plutôt désarçonnant. Une affiche qui contrairement à celle de l’année dernière pourrait ne pas rencontrer un assentiment général…

https://www.jazzavienne.com/fr/edition-2025