Il existe depuis longtemps un square Missak Manouchian à Vienne, contigu à la place Saint-Maurice, là où se situe un cadran solaire au sol.

C’est naturellement ce square qui a été choisi en ce mercredi 21 février au matin, pour marquer de manière solennelle la panthéonisation qui devait se dérouler quelques heures plus tard à Paris de Missak et de son épouse Mélinée Manouchian.

En présence de près de deux-cents personnes, élus, policiers, gendarmes, anciens combattants, et de représentants en nombre de la communauté d’origine arménienne de Vienne, une plaque a d’abord été dévoilée par Nariné Nikolyan, consule générale d’Arménie à Lyon et par Thierry Kovacs, maire de Vienne.

La très émouvante lettre à son épouse Mélinée, écrite quelques heures avant qu’il ne soit assassiné fut ensuite lue : « Ma chère Mélinée, je meurs à deux doigts de la victoire… »

Puis on entendit cette phrase qui résonnait avec force en écho au soleil qui brillait juste à ce moment sur Vienne : « Aujourd’hui il y a du soleil. C’est en regardant le soleil que je vous dis adieu ».

Trois gerbes fut ensuite déposées en mémoire de celui qui était  à la fois poète et patriote.

 

Prenant ensuite la parole, Thierry Kovacs , s’adressant directement à lui, rappela que très précisément 80 ans plus tôt, le 21 février 1944, Missak Manouchian était exécuté : « Missak ou Michel Manouchian, nous sommes présents au cœur de ce square qui porte ton nom pour te dire merci d’avoir défendu par la lutte l’honneur du pays qui t’a accueilli. Merci à toi d’avoir permis à des milliers de Français d’avoir pu goûter le bonheur de la liberté. »

Et de conclure : « Que ton exemple nous éclaire dans cette période de montée des extrêmes. Toi, Arménien apatride, toi l’étranger mort pour la France, tu mérites d’entrer au Panthéon pour l’éternité… »

Après que ne retentisse la Marseillaise, la chanteuse soprano Chouchane Arakelian entonna en langue arménienne « le chant du patriote qui ne meurt jamais », ponctuant une très émouvante cérémonie.