Le réseau TER de la Région Auvergne-Rhône-Alpes va être ouvert à la concurrence en … 2029

Laurent Wauquiez, le président de la Région a détaillé jeudi dernier ses investissements dans le ferroviaire et la nouvelle convention TER signée avec la SNCF lors de la dernière assemblée plénière à la Région à Lyon-Confluence.

Pour faire pression, devant l’entrée de la Région étaient rassemblés le syndicat CGT des cheminots, l’association des usagers des TER vallée du Rhône, ainsi que le collectif des usagers des transports publics du Sud-Ardèche.

On connaît leurs revendications : une ligne Valence/Vienne/ Lyon cadencée, ce que l’on appelle le RER à la lyonnaise et le passage des trains de voyageurs sur le rive droite du Rhône de Saint-Pierre-de-Bœuf à Givors et Lyon, en passant notamment par Condrieu et Chavanay où ne circulent pour l’heure que des trains de marchandise.

Les réponses données par Laurent Wauquiez lors de cette séance du Conseil régional ont-elles répondu à ces attentes ? Des avancées et des investissements ont certes été affichés, mais pas encore de concret, ni de calendrier précis.

160 nouvelles rames

En octobre, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, avait annoncé « un effort d’investissement dans le ferroviaire » de 5,7 milliards d’euros pour « créer un choc d’offre » à horizon 2035.

En réalité, sur cette somme, 2,2 milliards d’euros sont dédiés au paiement des péages ferroviaires (environ 180 millions d’euros par an), ce qui minore fortement les véritables investissements.

En réalité, la Région va investir dans 160 nouvelles rames, dont 36 devraient êtres livrées au cours des quatre prochaines années.

Laurent Wauquiez a tout-de-même annoncé que la Région va dépenser 259 millions d’euros par an jusqu’à 2035 soit un peu plus de trois milliards d’euros, contre 132 millions annuels sur la période 2016-2023.

L’objectif du Conseil Régional est d’atteindre une fréquentation annuelle des TER de 300 000 usagers, contre environ 220 000 actuellement. Pas énorme…

Dans le même temps, l’exécutif souhaite investir dans les cars, et entend doubler l’offre à horizon 2035, notamment dans les territoires ruraux avec le développement de véhicules d’environ neuf places.

L’exécutif a enfin présenté la nouvelle convention TER 2024-2033  : elle est plus exigeante à l’égard de la SNCF.avec un système de pénalités renforcées lorsque des trains arrivent en retard ou sont annulés le jour-même.

Réseau ouvert à la concurrence

Pour terminer, la Région Auvergne-Rhône-Alpes va ouvrir son réseau à la concurrence à partir de 2029 sur un modèle d’allotissement en cinq zones géographiques d’exploitation : lot Auvergne , lot étoiles de Chambéry et de Grenoble, lot étoile de Savoie et transfrontalier, lot étoile ferroviaire lyonnaise, et lot relations longues distances régionales.

Pour cela, l’exécutif va activer la procédure de « transfert de bien » pour récupérer les rames de la SNCF « afin de garantir une égalité de traitement entre les différents candidats, opérateur historique et nouveaux entrants ».

Reste à savoir si cette privatisation sera à même d’améliorer la situation. Pas sûr d’une part et d’autre part cette échéance, 2029, apparaît bien lointaine !

 Bref, les usagers et les défenseurs du rail n’ont toujours pas les réponses précises qu’ils attendent…

Photo DR et Pierre Nouvelle (devant le conseil régional lors de l’assemblée plénière)