Cela fait longtemps que les associations d’automobilistes ou de motards bataillent contre eux.

Mais cette fois, la fronde s’élargit fortement et s’appuie sur la loi qui serait souvent bafouée.

De quoi s’agit-il ? Des ralentisseurs en grand nombre partout en France et notamment à Vienne et ses environs.

On en trouve de toute sorte, les “ coussins berlinois” (selon sa définition précise : dispositif rectangulaire destiné à ralentir la vitesse des automobiles sans gêner les autres usagers de la chaussée, permettant aux cyclistes de passer à droite et aux autobus de passer par-dessus sans le toucher avec leurs roues), les dos d’âne ou encore les passages surélevés. En la matière, l’imagination n’a pas de limites.

S’ils obligent les automobilistes à ralentir et à protéger les piétons ; ils provoquent aussi des accidents, parfois mortels, notamment chez les deux roues (motards).

C’est la raison pour laquelle trois associations ont décidé de partir en croisade contre les ralentisseurs illégaux et dangereux : “la Ligue de Défense des Conducteurs”, “Pour une Mobilité sereine et durable” et “l’Automobile-club des Avocats”.

Faire respecter les normes

Leur mission : interpeller les pouvoirs publics, contrôler les installations existantes et faire respecter les normes.

Aujourd’hui, trois associations s’associent, justement, pour unir leurs compétences et lutter contre ce qu’elles appellent « le fléau des ralentisseurs illégaux », qui met en jeu « à la fois la responsabilité des élus et la sécurité des usagers de la route ».

La plus importante et la plus connue est la Ligue de Défense des Conducteurs, qui regroupe 1,1 million de sympathisants.

Quel est le problème ? Le magazine Auto Plus avait mené une enquête en 2018, en vérifiant sur le terrain le profil des ralentisseurs, et avaient conclu que près de 4 sur 10 étaient non conformes !

Un avocat spécialisé, Me Josseaume traite en ce moment même une trentaine de dossiers « ralentisseurs » impliquant des sinistres matériels et corporels, mais aussi des nuisances au niveau des vibrations transmises aux habitations, et au bruit. Des expériences avec sismographes ont montré que certains ralentisseurs, au passage de poids-lourds, engendraient des mini séismes de 4 sur l’échelle de Richter, provoquant des fissures dans les habitations à la longue…

Des normes trop souvent bafouées ?

Car les ralentisseurs obéissent normalement à des règles de construction très précises , dont les principales sont une hauteur maximale de 10 cm, et une pente de 1 à 1,4 m de longueur.

Pour les associations en croisade contre les ralentisseurs, les maires s’affranchissent trop souvent de la Loi, pour augmenter l’efficacité de ces dispositifs.

En effet, il faut reconnaître que si tous respectaient les normes, leur rôle de « brise-vitesse » serait très faible, surtout vu la multiplication des SUV sur nos routes. Mais les abus sont tout de même manifestes

Ainsi, Thierry Modolo-Dominati, président de “Pour une Mobilité sereine et durable”, affirme : « Saviez-vous qu’un ralentisseur positionné sur le trajet d’un véhicule de transport en commun ou d’un hôpital, c’est illégal ? Saviez-vous que l’utilisation des coussins berlinois, en caoutchouc vulcanisé, est interdite depuis 2009 par décision ministérielle car jugés dangereuse, alors qu’on en voit encore partout ? »

Il y a eu une véritable inflation de ralentisseurs sur nos routes. Cette croisade va-t-elle infléchir la tendance ?

Photo : Un “coussin berlinois”, avenue du Général Leclerc à Vienne.