La cour administrative d’appel dans un arrêt daté du 30 septembre dernier a débouté la municipalité viennoise dans l’affaire l’opposant aux services de l’Etat, en l’occurrence la Drac. Comme Thierry Kovacs n’entend pas aller jusqu’au conseil d’Etat, cela signifie qu’il n’y aura pas le grand parking de 300 places qu’il avait souhaité construire lors de son 1er mandat. Mais la porte reste ouverte à un parking enterré d’un seul niveau. Ce sera à une à “une commission de pilotage sur la stationnement en centre-ville” qui devrait être mise en place, lundi, lors du prochaine séance du conseil municipal, de décider.

C’était l’une des propositions phares du premier mandat de Thierry Kovacs, maire de Vienne. Elle ne verra pas le jour, du moins dans sa conception première.

Il s’agit bien sûr de la création d’un parking sous la place de l’hôtel-de-ville de Vienne. Comprenant 300 places il constituait la pièce maîtresse de son programme d’alors. Or, cruelle désillusion, à cet égard, après les fouilles préventives qui avaient simplement mis au jour quelques dalles de l’ancien Forum romain, la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) avait sérieusement salé la note des travaux qui se montait à…6,7 millions d’euros, via notamment la présence importante d’archéologues pendant toute la durée des travaux, à charge de la Ville. Chiffre calculé par la municipalité au vu des préconisations des services de l’Etat

Ce qui signifiait, vu l’importance du surcoût exigé, l’impossibilité de construire le parking sous la place de l’hôtel-de-ville d’une profondeur de 14 mètres et d’une superficie de 1 500 m2 dont le devis des travaux seuls était déjà a minima de l’ordre de 7 millions d’euros. D’où 1er recours recours auprès du tribunal administratif de Grenoble. Puis appel, d’où une guérilla judiciaire de près de 7 ans !

En motivant sa décision, le cour administrative d’appel évoque “un magnifique dallage en calcaire blanc et deux massifs maçonnés conséquents formant un radier antique pouvant supporter un édifice comme un portique, et des traces d’occupation médiévales aux niveaux des “terres noires”.

Le jugement remet aussi en cause le fait que la Ville de Vienne avait mis en avant “des erreurs manifestes d’appréciations concernant les volumes de terrain à fouiller.”

Et de conclure que “la commune de Vienne n’est pas fondée à soutenir que c’est à tort que par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Grenoble (ndlr, le 1er jugement) a rejeté sa demande”

L’ultime recours dans cette procédure est le conseil d’Etat. Thierry Kovacs préfère jeter l’éponge et se consacrer désormais à une refonte complète du stationnement à Vienne. Mais d’assurer cependant : “Je n’ai aucun regret, je me serai battu jusqu’au bout.”

Lors du conseil municipal du 11 septembre prochain sera ainsi proposée la création d’un comité de pilotage sur l’évolution du stationnement en centre-ville.

Son rôle sera de repenser le plan de stationnement à Vienne qui n’a pas évolué depuis quatorze ans. “Il n’a pas démérité comme le prouve la gain de 40 nouveaux commerces depuis 2016 ou la multiplication des logements en centre-ville, mais les choses évoluent, notamment avec l’Opération” Action Cœur de ville” estime Thierry Kovacs.

Parmi les options : la création tout-de-même d’un seul niveau de parking sous la place de l’hôtel-de-ville. La Drac a laissé une ouverture : elle ne sera pas opposée à ce qu’un ouvrage soit construit juste au-dessus des dalles de l’ancien Forum romain. Le gain serait alors seulement d’une soixantaine de place enterrées, soit un peu plus si cet éventuel ouvrage déborde sous l’actuel parking provisoire juste devant les arcades de l’hôtel de ville. Ce sera à ce comité de pilotage de décider. Il aura six mois pour ce faire.

On peut imaginer que sur ce sujet du stationnement à Vienne, les débats seront particulièrement nourris , lundi à partir de 19 heures, à la salle-des-fêtes….

Photo-La place de l’hôtel-de-ville lors des premiers travaux de fouilles archéologiques.