C’est un conseil marathon qui s’est déroulé hier soir lundi 6 juillet, salle du Manège à Vienne.
Débutant à 19 heures, il s’est terminé au-delà de 1 heure du matin. Il est vrai que les dossiers au programme étaient lourds. En témoignait la présentation du débat d’orientation budgétaire 2020 qui aurait dû normalement précéder le vote du budget primitif 2020. Le confinement et la crise du Covid-19 ont fait se télescoper les deux.
Au cours de la présentation de ces deux importantes délibérations, on a pu apprendre de la bouche de Thierry Kovacs, maire de Vienne, que le coût de la crise du Covid-19 et du confinement pour la Ville est estimé à 1,2 million d’euros.
En cause, l’arrêt pendant deux mois des transactions immobilières et donc la disparition des droits de mutation (350 000 euros), l’absence des redevances de stationnement (240 000 euros), la suspension des droits de place sur les marchés de Vienne, l’arrêt des piscines, etc.
Une compensation de ces pertes est prévue-sans doute seulement en partie- par l’Etat, “mais elle sera surtout visible dans le budget 2021”, dixit le premier magistrat viennois.
Heureusement, le budget primif 2020 affiche malgré tout une augmentation des recettes fiscales de 416 000 euros (nouvelles constructions, nouveaux locaux, notamment).
“Nous avons recherché toutes les économies possibles“ explique Thierry Kovacs. Les élus de l’ancienne municipalité ont ainsi fait don de leurs indemnités ; des associations qui ont bénéficié des mesures de chômage partiel du gouvernement ont rendu à la Ville une partie des subventions qu’elles avaient touchées, à l’instar de ou de la régie du théâtre municipal, du Club Léo, du CSV Rugby, de C’rock radio.
Face à ce manque à gagner annoncé, il y avait un risque de voir cette perte compensée par l’impôt.
“Le choix qui avait été fait sur ce budget 2020, répété pendant la campagne électorale était de ne pas augmenter les impôts. Ce choix est maintenu”, a assuré Thierry Kovacs. Les taxes d’habitation, les taxes foncières sur le foncier bâti et le foncier non bâti resteront donc stables.
De même, précise le maire de Vienne, “nous avons décidé dans la conjoncture actuelle et la fragilisation économique ressentie par de nombreuses familles de geler les tarifs municipaux : cantines, bibliothèques, musées. Il est vrai aussi que l’inflation s’annonce très faible cette année en France : elle est estimée à 0,4 %.
Un tel budget primitif qui s’établit à 66, 6 millions d’euros pour quoi faire ?
Pour continuer à mener notamment les grands plans lancés lors du mandat précédent : le plan école, le plan patrimoine, le plan trottoirs, “faire reculer la sécurité et l’incivisme”, etc.
Et surtout mener la lutte contre le changement climatique : “40 à 50 % des investissements engagés le seront autour de la transition écologique”, précise Thierry Kovacs.
C’est d’ailleurs beaucoup plus sur l’écologie et le changement climatique que sur les finances municipales elles-mêmes que les arguments, parfois sous formes de piques, s’échangèrent entre le maire et ses trois oppositions (“Vienne Citoyenne”, “Nous Sommes Vienne” et le Rassemblement National), fournissant le gros des débats d’une très longue soirée qui à l’instar du 2ème tour des municipales s’est voulu très verte. Nous y reviendrons.
Sans surprise le budget à été adopté à la majorité des voix, face à 7 voix contre (Vienne Citoyenne et Nous Sommes Vienne et une abstention (Adrien Rubagotti du Rassemblement National).
Photo: Michèle Cédrin, rapporteure du budget et Thierry Kovacs.