C’est parti : la Vallée de Gère à la mauvaise réputation va bénéficier d’un important programme de réhabilitation : c’est ce qui a été voté à l’unanimité par les élus lors d’une séance marquée par l’intervention de la mère de Joail et de la famille demandant au maire de sévir contre trois policiers municipaux.

Souvenez-vous : en novembre dernier, Joail, un jeune-homme du quartier de l’Isle était happé et tué par un train. L’affaire a rebondi hier soir en conseil municipal, accompagnée de sa famille, la mère de Joail intervenant en fin de séance pour demander au maire de sanctionner trois policiers municipaux qu’elle accuse d’être à l’origine du drame.

Une interpellation à laquelle Thierry Kovacs répondit en expliquant que la présomption d’innocence jouait là aussi et qu’il fallait laisser la justice faire son travail et donc qu’il ne pouvait sanctionner des agents dès lors que les faits n’étaient pas établis. Rendez-vous a cependant été pris ce mardi matin pour une rencontre à la mairie pour prolonger cette discussion.

Ce retour sur une affaire non encore jugée, faisait suite à un conseil municipal particulièrement dense et sur lequel nous reviendrons cette semaine.

Sans conteste, le plus gros dossier du jour, voté, il faut le noter, à l’unanimité, concernait la réhabilitation de la Vallée de Gère.

Ce quartier à la fort mauvaise image, lieu de trafics, n’a jusqu’à présent fait l’objet que de travaux ponctuels, à la marge.

Cette fois, il s’agit de prendre le problème à bras le corps et de procéder à sa transformation en profondeur pour en faire un quartier comme un autre. L’ampleur du financement l’atteste : 22,7 millions d’euros d’investissements annoncés sur une période allant de 2018 à 2024. Si l’on rajoute ce qui a été investi, ce seront sur une dizaine d’années près de 30 millions d’euros de dépensés pour ce quartier dont 5,9 millions à la charge de la Ville de Vienne.

« L’attractivité de ce quartier passe par un renouvellement d’image », a assuré en introduction, le maire de Vienne.

Les élus unanimes ont donc acté l’engagement de la Ville auprès de l’Etat pour lancer cette réhabilitation : la signature définitive du projet devrait intervenir à l’automne. Parmi les principaux financeurs, outre la Ville de Vienne, l’Etat, la Région, Advivo.

Trois idées centrales dans ce projet : d’abord, la transformation de la RD 502, la grande rue autour de laquelle s’insère ce quartier pour en faire une rue agréable à circuler pour les piétons, avec des dispositifs mis en place pour freiner la circulation, un élargissement des trottoirs, le développement d’espaces verts sur son parcours, notamment le long de la Gère. Pour Thierry Kovacs, « il s’agit de créer un véritable voie verte piéton/vélo le long de la Gère ».

Il s’agira également d’aérer et dé dé-densifier le quartier en supprimant d’anciens immeubles ; et enfin de créer sur la place de la Fûterie « une vraie vie commerciale de quartier, en développant les commerces et en rendant la place piétonne », a expliqué Thierry Kovacs.

Des travaux sont en cours, comme actuellement la transformation de l’ancienne usine Proplan en musée de la Draperie. Ils vont pouvoir se poursuivre avec l’extension et la restructuration de l’Ecole Ferdinand Buisson qui deviendra « le » groupe scolaire du quartier, la réhabilitation du bâtiment Locagère, les réaménagements des places de la Fûterie, donc, mais aussi celle de l’Eglise, de Drapière, des Palabres et Louis Revol ; mais encore de l’Esplanade Abbé Pierre…

Bref, une fois la signature du projet opérée à l’automne dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), il y en aura tout bonnement pour six ans de travaux…

Avec à l’arrivée une transformation profonde de l’image de ce quartier, attirant investisseurs et promoteurs immobiliers ? Tout l’enjeu est là…