Ce choix était déjà sensible les autres années, mais il a été érigé en cette année 2023 en règle quasi-absolue : tout ce qui se boit ou se mange cette année dans le cadre de Jazz à Vienne, au sein de l’enceinte gallo-romaine , comme à Cybèle, le cœur battant du Festival, doit provenir de l’Agglomération, ou au plus loin de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Sans surprise, les vins proviennent de la vallée du Rhône, les jus de fruits d’Ogier fruits à Seyssuel et le lait de l’usine Candia de Vienne-Estressin.

Il a fallu aller un peu loin pour la bière (Ninkasi à Tarare dans le Rhône), alors qu’il existe un producteur local, (Vienne Brewing Company) et « Les Brasseurs Savoyards » pour le thé artisanal bio dont la grande originalité est d’être vendu à la tireuse comme la bière.

Il est vrai que pour expliquer certains choix, la nécessité de grands volumes dans un court laps de temps est mise en avant : près de 500 hectolitres de bières seront en effet consommés cette année pendant toute la durée du Festival !

Il a été plus difficile de jouer cette carte là, côté restauration, mais le résultat illustre en fait la grande variété des productions que l’on trouve à proximité de Vienne, qu’il s’agisse de producteurs de produits bruts comme la farine, par exemple qui provient du Domaine de Martène à Estrablin ; des frites qui proviennent de Saint-Prim ; du pain et des sandwiches végétariens issus de la Boulangerie l’Adresse à Sainte-Colombe ; voire des rillettes de porc et des rigottes qui arrivent tout droit pour les premières de la ferme « La croisée des Vents » à Condrieu et de la Ferme de « Chasse Nuage » à Longes pour les secondes ; voire les saucisses de porcs destinés aux hot dogs, de la Boucherie Charcuterie D48 d’Ampuis.

Enfin, les œufs sont issus de la Ferme du Chipier à Tupin et Semons et les rillettes de truite proviennent du « Fumée des Gourmets » à Vienne.

Pour clore la liste, les glaces et sorbets, sans surprise, sortent tout droit des ateliers HDG à Reventin-Vaugris (Histoires de Glace), l’un des grands succès agro-alimentaires de ces dernières années dans l’Agglo.

Bocaux et chefs viennois

Côté restauration, enfin, il fut un temps où un restaurant éphémère trônait au dessus de Cybèle, sur le parvis du théâtre François Ponsard. Il n’existe plus, dommage !

Donc, pour la restauration, le choix s’est porté cette année sur des recettes de bocaux imaginées par quatre chefs viennois que l’on peut acheter pour 10 euros (le bocal) à Cybèle.

La seule cheffe du quatuor est Ryma Prost-Romand du restaurant Mama-Trötter, rue du Collège à Vienne (Taboulé de quinoa à l’orientale).

Quant aux trois chefs, il s’agit de : Philippe Girardon du Domaine de Clairefontaine à Chonas l’Amballan (Omble confit murage, pommes de terre nouvelles, petits pois et févettes) ; Rémy Thomas, le chef des « Jardins de Saint-Germain », à l’espace Saint-Germain à Vienne (Œuf parfait, aubergines grillées et tomates confites) et Bilal Bouafoura du restaurant « Ô Bievva », rue Boson à Vienne (Bœuf tigre qui pleure et mousseline de patate douce à la vanille).

Ce ne sont pas eux qui fabriquent directement leurs bocaux, ce qui demanderait une logistique importante, mais, à partir des recettes, la société « C Gastronomie » créée par un ancien élève de l’Institut Paul Bocuse qui travaille avec les plus grandes maisons et est basée Chaponost dans le Rhône.

Bref, au final, Jazz à Vienne c’est aussi un concert de saveurs locales…

Photo de tête-Chefs à l’origines des bocaux et producteurs fournisseurs de Jazz à Vienne cette année