Le public aurait-il toujours raison ? Pas sûr. Du moins si l’on en juge la fréquentation du théâtre antique en cette 41ème édition de Jazz à Vienne, à l’aune de la traditionnelle Nuit du Blues, le jeudi 7 juillet.

Près de 3 000 spectateurs, “seulement” si l’on ose dire, avaient pris place jeudi 7 juillet sur les gradins, bref l’une des jauges les plus faibles pour un Festival qui à cet égard a démarré très fort lors de sa 1ère semaine et a déjà marqué quelques records de fréquentation.

La Nuit du Blues s’est pourtant révélée une des soirées les plus réussies, musicalement parlant, permettant- et c’est là aussi le rôle d’un festival- de découvrir pour la première fois deux excellents bluesmen…

 

Elle a d’abord été marquée en 1ère partie par la révélation de Manu Lanvin, le fils de Gérard, l’acteur qui faisait ses premiers pas sur la scène de l’antre viennois.

Ce bluesman français qui chante le plus souvent en anglais a produit une prestation formidable.

Excellement accompagné par ses “Devils Blues”, il s’est révélé comme une véritable bête de scène, descendant dans le public et s’offrant en fin de concert une belle standing ovation. Il est vrai que ce bluesman à la vois éraillée à souhait et aux impros éblouissantes a été à bonne école. Il a assuré pendant un bout de temps la 1ère partie de Johnny Halliday qui, en bon connaisseur du monde du blues, l’avait adoubé.

Deuxième belle surprise, celle apportée par Zac Harmon, un bluesman originaire du Mississipi qui avait bien failli se produire à deux reprises à Jazz à Vienne, en 2019 et 20220, mais un orage d’une part, puis la pandémie avaient eu raison de sa détermination.

Cette fois ce fut la bonne. Sous ses allures de bluesman blanchi sous le harnais et de vieux sage du blues, Zac Harmon a su montrer sous les dehors d’un blues plus classique, toute l’étendue de son talent et de ses impros.

Il a su aussi faire monter progressivement la température du théâtre antique finissant en apothéose, des centaines de smartphone- lumignons allumés dans l’arène gallo-romaine témoignant du bonheur musical des festivaliers.

La soirée se termina enfin avec Christone “Kingfish” Ingram qui après ces deux belles prestations ne démérita pas, sans pour autant passer un cran au-dessus.