Les dernières déclarations d’Edouard Philippe, premier ministre, ont fait frémir les organisateurs d’événements ce printemps et cet été.

On pouvait penser jusqu’à présent que le déconfinement serait général et massif.

Or, selon le premier ministre, cela ne sera pas du tout le cas, cela sera sans doute régionalisé, peut-être aussi fonction de l’âge, progressif et lent. Et dans les hypothèses formulées dans la foulée, celle d’une interdiction par prudence des grands rassemblements prévus cet été a été évoquée. Il existe en effet un risque d’une deuxième vague épidémique qui pourrait être jugulée cependant par des dépistages massifs.

Cela signifie donc qu’un Festival comme Jazz à Vienne qui doit fêter cette année son 40ème anniversaire, tout comme les Nuits de Fourvière à Lyon qui se déroulent tous deux dans de grands amphithéâtres gallo-romains pourraient être annulés.

Même si pour l’instant, on est dans le flou complet, on ne peut désormais plus écarter cette hypothèse.

Directeur de Jazz à Vienne, Samuel Riblier le confirme : « Bien sûr, nous suivons de très près la situation, comme toutes les manifestations qui doivent avoir lieu cet été. »

Il précise : «  A ce stade, il n’y a pas d’éléments factuels et officiels quant à l’interdiction de Jazz à Vienne. Nous sommes donc dans l’attente. Nous avons bien sûr travaillé plusieurs scénarii en fonction de toutes les hypothèses possibles. »

Une seule certitude pour l’heure : tous les artistes programmés répondent toujours présents.

« Les artistes sont comme nous. Ils attendent. Il est vrai que tout se tient et que les tournées s’envisagent sur plusieurs dates. C’est pourquoi nous sommes en concertation avec les autres festivals pour essayer de se coordonner et d’avoir une position cohérente avec les artistes que l’on peut avoir en commun. A ce jour, aucun n’a annulé sa venue », précise le directeur du Festival de Jazz viennois.

Une annulation du Festival viennois aurait à coup sûr des conséquences financières, difficiles à évaluer : « Il est trop tôt pour mesurer les impacts financiers d’une éventuelle annulation. Cela dépendra de son caractère entier ou de la possibilité de conserver des projets à proposer au public. En tout état de cause, ce sera forcément un cap difficile à passer », reconnaît Samuel Riblier.

Pour le directeur de Jazz à Vienne, il reste toutefois un mois avant qu’une décision soit prise : « Un festival comme Jazz à Vienne a besoin de plusieurs semaines pour s’installer et être prêt. Nous avons déjà retravaillé tous les plannings avec les prestataires pour prévoir une installation dans des délais plus courts. Nous pouvons attendre encore un mois avant de monter les structures. Evidemment, notre souhait est de disposer des informations suffisantes pour prendre une décision avant… »

Aucun doute, le mois à venir s’annonce éprouvant pour les organisateurs de manifestations culturelles de ce printemps et de cet été…