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Le festival des Authentik’s, mercredi 18 juillet, c’est la preuve que le théâtre peut déborder sans être plein. Ou encore, que des gradins au tiers rempli peuvent tout autant trembler, frémir, et s’échauffer, que lorsque le concert est à guichet fermé…

C’est des jeunes qui fêtent, et qui se fêtent. Des copains d’avant qui se retrouvent, annuellement et toujours avec fidélité ; où flotte dans l’air cette électricité propre aux viennois.

En fait les Authentik’s, ça a un air de grand repas de famille.

On y entend des groupes habituels comme les « Wailing Trees », que notre chauvinisme nous fait aimer. On est ravi de les voir sur cette scène mythique ; ils sont ravis de l’être et nous le font sentir. Les Wailing Trees c’est une histoire de partage et de proximité d’avec leur public : on les imagine autour d’un feu, guitare, saxe, percu’ et chant, nous tendant tout sourire un bâton où grille des shamallows.

On y découvre « Patrice », un peu péteu, pas révolutionnaire, mais musicalement très bon (on salue d’ailleurs la reprise de Bang bang, enfin revisitée par de nouveaux artistes sans que ni Cher, Sinatra, Bono ou Dalida ne se voient pris d’urticaire).

On y retrouve des groupes perdus de vue, comme les « Svinkels », incarnant comme il se doit le Rap en sa définition de « Rythm Against Police ». On est punk pendant une heure, on transpire l’alcool comme ces quatre papas au ventre gonflé, et l’on tend ses deux majeurs en entendant que « la jeunesse emmerde, le front national » (notons qu’Emmanuel Macron en a pris tout autant sur son crâne).

Il y a aussi « Vald », qui a trouvé son public. Qui nous a fait nous pousser les uns les autres, très fort, créer des nouveaux cercles de contact, où l’on casse ses lunettes et où l’on casse ses tibias (salut à toi Lorenzo). On fait des fuck à sa maman, à celle de son voisin, à la maman de sa maman et à –je cite- « ces-salopes-sur-les-gradins-qui-ne-veulent-pas-descendre ».
Etonnamment c’était très drôle : il voulait juste nous voir de plus près.

Enfin, il y a « Salut c’est cool ». Ces quatre idiots aux airs simplets (la faute à la coupe mulet) se grattent le cul avec des bambous et chantent avec des voix d’ados en pleine puberté.

« Salut C’est Cool » c’est l’accomplissement de la fête originelle : cette fête digne des bacchantes perdu aux fils des âges. Ils s’en cognent de tout et on aime ça. Alors on se cogne et on se pousse dans la fosse ; on créé un joyeux bordel qui ne fait que signifier notre joie d’être en vie et d’être libre.

Soyez assurés que c’est avec leurs chansons en tête qu’on se réveille le lendemain, gueule de bois prodigieuse après s’être rencontré.

« Salut C’est Cool » sont pure folie, et furent polis par le chaos.
Les Authentik’s c’est tout cela.

Un moment (enfin) heureux, partagé entre jeunes et moins jeunes ; où les barrières sont rompues et où les gens se causent ; où l’on aime -le temps d’une soirée- des styles et des genres qu’au fond on aime pas ; où l’on danse sur des pierres millénaires en écoutant de la techno ; où l’on fête enfin, la joie d’être ensemble…

Les Authentik’s ? Authentiquement Viennois…

A l’année prochaine.

Lazhar