En moins de deux heures d’intervalle, deux adolescents se sont noyés dans le Rhône il y a quelques semaines : lors du week-end du 3 juin dernier.

Ils se baignaient dans le Rhône, l’un à Irigny, l’autre à Condrieu.

Le premier avait été signalé disparu à Irigny, dans la Métropole de Lyon. Une trentaine de sapeurs-pompiers avaient été mobilisés sur place, notamment des plongeurs pour tenter de le retrouver. Un hélicoptère de la Sécurité civile avait également été déployé. Finalement, la victime a pu être repêchée par un secouriste : elle n’a pu malheureusement être ramenée à la vie.

Ce même jour, la seconde noyade s’était déroulée à la base de loisirs de Condrieu, cette fois. Là, un jeune homme de 17 ans s’est également noyé alors qu’il se baignait dans le fleuve. Les secouristes sont parvenus à le localiser et à le récupérer vers 19 h : trop tard, là encore.

Le point commun : le fleuve Rhône qui semblait propice pour se baigner pour ces deux jeunes-gens car assez limpide et sans courant important.

Attention, le Rhône peut être traître tient à rappeler la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui lance une campagne de sensibilisation pour que de tels drames ne se reproduisent pas.

Cette campagne porte sur les risques encourus, notamment aux abords de ses barrages et centrales hydroélectriques sur le Rhône.

Cette année encore, cette campagne intitulée « Prudence » s’inscrit dans une période de forte fréquentation des berges du fleuve en raison de son cadre agréable et des chaleurs estivales annoncées.

En tant que concessionnaire du Rhône, la CNR rappelle les consignes essentielles à adopter  » pour la sécurité de tous  » et s’appuie pour cela sur ses chargés de prévention qui sillonnent tout l’été les bords du Rhône :

-Même par beau temps, l’eau du Rhône peut monter très vite et recouvrir les îles et bancs de gravier 

-Pour une meilleure sécurité, restez sur les berges : ne vous aventurez pas dans le lit du Rhône 

-Surveillez particulièrement les enfants au bord de l’eau car ils sont moins conscients du danger 

-Dès que l’eau monte, rejoignez immédiatement les berges, n’attendez pas 

-Et enfin, respectez la signalisation aux abords du fleuve 


Cette campagne vient compléter les 500 panneaux installés toute l’année le long des berges.

Pour mener cette prévention, la CNR recrute et forme chaque année une dizaine de chargés de prévention qui sillonne les berges, les bases de loisirs et campings pour aller à la rencontre des vacanciers et riverains, afin de les informer sur les dangers potentiels.

Les 13 chargés de prévention recrutés cette année ont débuté le 1er juillet leurs actions de sensibilisation itinérante.

Quels sont les risques encourus par les usagers ?

En période normale d’exploitation, grâce au barrage, l’eau emprunte un canal d’amenée pour être turbinée par la centrale hydroélectrique, avant de rejoindre le cours naturel du fleuve – le Vieux Rhône – par un canal de fuite à l’aval de la centrale. Des variations fréquentes du niveau d’eau se produisent, de manière lente et d’amplitudes modérées, même en période de faible débit. Il faut toujours rester prudent dans ces secteurs. Les panneaux jaunes sont là pour le rappeler.

Parfois, il arrive que les turbines soient arrêtées ou que le débit dépasse la capacité de turbinage de la centrale hydroélectrique. Le barrage s’ouvre alors pour que l’eau transite par le lit naturel du Rhône. Le débit au barrage augmente par paliers successifs pour alerter les personnes présentes dans le lit du fleuve. C’est là que le niveau d’eau et la vitesse du courant peuvent s’élever de manière importante : en 45 minutes, le niveau d’eau peut augmenter d’1m 90 !

Les personnes présentes sur les bancs de gravier, les îlots ou encore les seuils, sont alors menacées.