On pensait que Vienne avait été épargnée par les violences urbaines qui touchent toute la France depuis trois jours. Pendant les deux premiers jours, oui, mais pas la nuit dernière,  celle du 30 juin au 1er juillet. Fait notable, des habitants se sont parfois opposé aux casseurs. Thierry Kovacs pour qui « l’Etat n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des biens et des personnes » a tenu ce matin  une réunion de crise en mairie.

Vienne qui compte plusieurs quartiers sensibles a hier soir et jusque tard dans la nuit, été la cible de groupes de casseurs qui ont mis le feu à des véhicules, à des containers, caillassé des locaux, saccagé du mobilier urbain…

Pour Thierry Kovacs, maire de Vienne, « rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchainement de violence qui va pénaliser les habitants de ces quartiers. »

Ayant suivi une partie de la nuit ces scènes depuis le centre de supervision urbain, ill explique tirer trois constats :

Primo, « malheureusement, l’Etat n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des biens et des personnes, ce qui est pourtant sa première fonction régalienne compte tenu d’un manque cruel d’effectifs. Je tiens d’ailleurs à saluer le sang-froid des policiers engagés cette nuit sur le terrain. »

Deuxio, explique-t-il, « nous avons bien fait d’investir dans un système de vidéoprotection grâce au soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez. Les 230 caméras reliées à notre centre de supervision urbain ont permis de capturer des images des visages des auteurs de ces violences, de l’immatriculation de véhicules impliqués et en cours d’identification. »

Enfin, « les groupes ne sont composés que de quelques individus dont certains agissements ont été bloqués par l’intervention d’habitants des quartiers dont je tiens à saluer le courage et l’engagement citoyen, qui tranchent avec la passivité malheureusement de certains autres. »

En réaction, le maire a présidé ce matin « une réunion de crise en mairie afin de faire le bilan de cette nuit de violences urbaines et nous préparer à la prochaine. »

Vers un couvre-feu ?

Et de conclure : « je tiens à remercier les agents qui ont été mobilisés et qui continueront à l’être. A l’issue, j’ai contacté le représentant de l’Etat en sollicitant des renforts pour les nuits prochaines afin de rétablir l’état de droit. J’ai demandé également à mes services de travailler à la rédaction d’arrêtés permettant d’appliquer un couvre-feu dans les quartiers qui feraient l’objet de nouvelles violences urbaines. »