Il sera diffusé à 22 h 30 sur France 3, le jeudi 14 juin prochain. Le documentariste Michaël Prazan s’est appuyé sur l’activité du  tribunal de grande instance de Vienne pour montrer l’exercice de la justice au quotidien en France.

“L’exercice de la justice” : tel est le thème de son reportage qui veut dévoiler les rouages d’un tribunal de grande instance français.

Chaque année en France, plus de 4 millions d’affaires sont portées devant les tribunaux.

Au TGI de Vienne, près de 15 000 procédures sont traitées. Dans « L’exercice de la justice », ce documentaire de deux heures divisé en deux parties et réalisé par l’écrivain et réalisateur Michaël Prazan, c’est la justice du quotidien qu’il veut dévoiler.

Il a passé côté coulisses un mois et demi à Vienne pour filmer les mécanismes de la justice française. Bilan : 500 heures de rush !


Mais déjà on peut s’inquiéter au vu de l’image qu’a ramené de Vienne le réalisateur, interrogé par le magazine les Inrocks sur son film : “C’est une ville assez particulière, à une heure de Lyon, dans une région qui génère une très grande délinquance. La ville est magnifique mais totalement paupérisée, la classe moyenne est partie, il ne reste plus qu’une population en grande difficulté sociale.” Etonnant : une vraie vision de Parisien qui doit rarement sortir des limites du périph ! Monsieur Prazan, ce n’est pas exactement cela la réalité viennoise !

Le réalisateur est sans doute plus proche de la réalité lorsqu’il se recentre sur son sujet : “J’ai voulu redescendre au plus près de la réalité des gens, travailler sur la justice du quotidien, très méconnue des Français. Au-delà du sujet, j’y ai vu l’opportunité de m’intéresser au monde d’aujourd’hui, avec la simplicité d’un matériel unique : le tournage. Sortir des documentaires historiques où l’on brasse archives, photos et entretiens. Filmer des situations proches de la fiction, sauf que tout est vrai et que les acteurs jouent mieux”.

Pour notre confrère des Inrocks qui a vu le film, « Si le documentaire souffre parfois de petites longueurs, dues au rythme des institutions, il plonge avec brio le téléspectateur au plus près des instants de vie des protagonistes, quels qu’ils soient : accusés et détenus mais également avocats, procureur de la république, greffiers… La caméra passe de service en service, sans artifices : service des nationalités, bureau du juge du surendettement où une partie des 800 000 demandes annuelles d’effacement des dettes s’empilent, bureau de la juge des enfants avec ses dizaines de dessins sur les murs… »

Le spectateur assistera également à plusieurs audiences, telle celle de cet homme qui a jeté son assiette au visage de sa femme, qu’il a battue à plusieurs reprises. “Il était midi, j’avais faim et ce n’était pas prêt”, se justifie t-il, avant de poursuivre : “Et puis elle a un petit cerveau”.

Une affaire qui n’est pas isolée, puisque 90 procès par jour concernent les violences conjugales en France. Pourtant, seulement 15 % des 220 000 femmes victimes décident d’aller au tribunal.

Selon les Inrocks, ce documentaire est aussi le reflet d’une justice française qui semble parfois rouillée. »

Mais plutôt que l’encombrement des tribunaux, le réalisateur préfère l’humanité des magistrats : “Bien sûr, il y a des problèmes matériels sans fin : sous-effectifs des magistrats, problèmes de place… Mais j’ai trouvé des professionnels qui ont leur vocation chevillée au corps, qui donnent de leur personne. J’ai une très forte admiration pour leur rigueur de travail et surtout pour leur humanité. Ils ont une grande empathie pour les gens, y compris pour les coupables. Et c’est rassurant”, conclut-il.

-Michäel Prazan, « L’Exercice de la justice », plongée au sein du tribunal de grande instance de Vienne, jeudi 14 juin à 22 h 30 sur France 3.