Olivier Sanejouand, le directeur de l’Office du tourisme de Vienne Condrieu a présenté lundi 17 avril aux professionnels  locaux les grandes tendances d’une saison touristique qui démarre plutôt pas mal, malgré les remous de la réforme des retraites et le blocage de la circulation fluviale sur Rhône pendant trois semaines ; une saison qui s’affiche aussi riche en nouveautés. Entretien.

Le Rhône a été bloqué pendant trois semaines, empêchant les bateaux de croisière de s’amarrer à Vienne, il y a eu les manifs à répétition contre la réforme des retraites, sur le plan du tourisme, ça démarre plutôt mal, non ?

Olivier Sanejouand-Il faut bien le connaître, les débuts ont été plutôt chaotiques. Depuis quelques jour nous avons heureusement repris à l’Office du tourisme, notre rythme de croisière. C’est vrai que les poubelles non ramassées, les affrontements ne donnent pas une bonne image de la France à l’étranger. Mais pour autant, la clientèle touristique est déjà bien là.

Qui sont ces premiers touristes ?

Jusqu’à présent, notre clientèle étrangère n°1 était les Anglais, désormais beaucoup moins présents depuis le Brexit et les difficultés du pays ; mais l’heureuse surprise c’est que l’on assiste au retour des touristes américains qui, on le sait, bénéficient d’un bon pouvoir d’achat.

A-t-on retrouvé en matière de touristes à Vienne et dans l’Agglo le niveau de l’avant-Covid, en 2019 ?

En fait, on l’avait retrouvé dès l’année dernière. Nous avons la chance à Vienne de bénéficier d’un grand panel de touristes, quand les uns ne sont plus là, d’autres arrivent. Outre les Américains on a pu constater aussi en nombre des touristes du Nord de l’Europe, des Belges et des Suisses notamment. Un chiffre qui ne trompe pas : la taxe de séjour a rapporté à la Ville 3 % de plus qu’en 2019 ; et ce, malgré un 1er trimestre qui s’était avéré encore très compliqué !

La clientèle des croisiéristes est importante à Vienne. Hormis l’épisode de la grève de la CNR, comment se présente la saison ?

On constate un léger repli sur le nombre de bateaux. Pourquoi ? Parce que les organisateurs de croisières connaissent comme beaucoup une hausse des prix de l’énergie couplée à une flambée des coûts salariaux. Un certain nombre d’armateurs ont ainsi décidé pour l’instant de ne pas faire reprendre l’eau à leurs bateaux.

Il existe aussi une autre évolution dans les croisières. Les croisiéristes testent des croisières de plus courte durée, plus dans l’air du temps, d’une semaine seulement par exemple. Puis dernier problème : du fait des difficultés d’embauches de chauffeurs dans la filière, les croisiériste ont également du mal à trouver des bus pour effectuer leurs excursions.

Quel objectif s’est fixé l’Office du tourisme en matière de fréquentation du territoire ?

L’année dernière nous avons franchi la barre des 1,7/1,8 million de journées touristiques. Nous visons désormais les 2 millions. On compte dans ces statistiques le secteurs marchand, les nuitées dans les hôtels ou les chambres d’hôtes ; mais aussi le secteur non marchand, en l’occurrence les touristes qui demeurent dans la famille ou chez des amis et qui sont aussi très nombreux..

Une des cibles visées par l’Office du Tourisme de Vienne : les Lyonnais, d’où la création en partenariat avec Lyon Capitale d’un hors série «  spécial Vienne » tiré à 45 000 exemplaires, ci-dessus.

A cet égard, le nombre de lits touristiques proposés à Vienne est-il assez important pour répondre à la demande ?

On risque effectivement de constater que l’on n’a pas à Vienne le nombre de lits en adéquation avec la demande. Il est vrai que l’offre en matière de chambres d’hôtes notamment a grandi et que l’on va voir apparaître une nouvelle clientèle avec la construction du camping Huttopia de Tupin-Semons à un quart d’heure de voiture de Vienne et qui amenant des milliers de touristes toute l’année devrait ouvrir ses portes au printemps prochain.

Quelles sont les nouveautés de la saison touristique 2023 ?

L’une d’entre elle porte un nom un peu barbare : le géo caching.

C’est la chasse au trésor ou la randonnée pédestre ludique réinventée avec l’aide d’un téléphone portable, sous la forme d’un jeu qui met en scène des petits personnages, les Gnolus. Ça vise les familles, c’est gratuit et nous escomptons un gros succès.

Nous allons également voir apparaître en juin, un city game à Vienne, toujours avec un téléphone portable, mais encore plus élaboré. Ce sera payant : « à la recherche des Templiers ».

Les efforts de l’Office du tourisme pour apparaître comme une destination qui compte portent-ils leurs fruits ? En clair : Vienne sort-elle enfin de l’ombre comme destination touristique ?

Il faut savoir que la notoriété d’une destination touristique est très difficile à mesurer.

Mais nous ne ménageons pas nos efforts en matière de communication et à coup sûr, nous le sentons bien, ils finissent par porter leurs fruits.

L’année dernière pas moins de 390 articles dans la presse française et intrenationale ont porté sur Vienne !

Rien que cette semaine, nous avons un reportage sur France 3, un autre à la RTBF belge et encore un autre sur Euronews.

Sans oublier le fameux article de «  Courrier international » traduit du Télegraf  britannique, intitulé « Vienne, la plus belle ville de France dont personne n’a entendu parler » qui a réalisé 3 millions de vues ! (ndlr : voir ci-dessous).

Combien de personnes vivent-elles du tourisme à Vienne et sur l’Agglo ?

D’après nos études, c’est à peu près stable : près de 1 000 emplois dépendent du tourisme dans l’Agglo, ce qui représente près de 70 millions d’euros de dépenses sur le territoire, soit encore près de 7 % de la richesse locale. Un secteur donc très important pour l’économie !

Photos OT

 Courrier International consacre un article à Vienne, “plus belle ville de France dont personne n’a jamais entendu parler” !