Il succède à Michel Chapoutier. Jeudi 5 novembre 2020, l’assemblée générale d’Inter Rhône qui regroupe les viticulteurs et négociants des Côtes-du-Rhône a élu son nouveau président : Philippe Pellaton, 51 ans.

Viticulteur gardois sur un domaine de 35 ha bien engagé dans le bio et les vins de haute valeur environnementale (VHE), le nouveau patron des Côtes-du-Rhône est bien emblématique de la nouvelle génération de vignerons qui entend faire bouger les choses.

Il est également membre de la commission permanente de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) qui justement a depuis plusieurs années en charge le dossier du classement des vignobles de la rive gauche des coteaux de Vienne/Seyssuel et Chasse-sur-Rhône en appellation Côtes-du-Rhône, en attendant mieux encore pour la suite.

Comment la nouvelle figure des Côtes-du-Rhône voit-il se dossier dont la conclusion se fait attendre ?

“Je me suis investi personnellement dans ce dossier, en tant que membre de l’INAO”, explique-t-il.

Il décrit d’abord les raisons de la lenteur du dossier : “Il y avait un peu de crispations, il faut bien le dire, avec les viticulteurs de la rive droite du Rhône, même si la majorité des viticulteurs qui ont planté sur la rive gauche y sont issus ; mais tous n’en font pas partie.”

L’autre problème rencontré est départemental : “Les Côtes-du-Rhône ne remontent jusqu’à présent pas jusqu’en Isère. Il fallait y intégrer donc un nouveau département, ce qui complexifie le dossier.”

Pour lui, pas de doute, cepondant, les vins de Vitis Vienna, du nom de l’association qui fédère les vins de Vienne, Seyssuel et Chasse-sur-Rhône “doivent rentrer dans l’appellation Côtes-d-Rhône. Il y a une cohérence de terroir, d’engagement des viticulteurs présents sur ces coteaux.”

Il souhaite même “que rapidement, ces vins intègrent l’appellation Côtes-du-Rhône, quitte ensuite à passer l’échelon supplémentaire en montant en hiérarchie : il y a une vraie logique et une vraie pertinence.”

Quelle est son opinion sur les vins produits sur la rive gauche ? “C’est un superbe terroir aussi bien pour les rouges que pour les blancs, des vins qui correspondent bien aux caractéristiques des Côtes-duRhône, d’autant qu’ils intègrent déjà le cahier des charges de l’appellation.”

Pour lui, “il ne reste plus qu’à définir les limites du terroir qui sera retenu.”

Et d’annoncer que “des experts chargés de cette délimitation vont bientôt se rendre sur place…”

Photo : Philippe Pellaton, le nouveau visage des Côtes-duRhône