Il existe depuis trente ans. Installé dans les locaux d’une ancienne brasserie viennoise (Windeck), place Louis Revol dans la vallée de Gère, le Hammam est peu connu des Viennois. La mauvaise image que traîne encore le quartier y est sans doute pour quelque chose : ainsi son public provient à 80 % essentiellement de l’est du département : l’Isle d’Abeau ou Villefontaine, notamment.

C’est cette image que veut changer Marie Coletta, 25 ans, qui vient de reprendre ce hammam à son ancienne propriétaire, Joëlle Combe à qui elle l’a racheté.

Elle le connaît bien cet établissement puisque cette coiffeuse/esthéticienne de formation y intervenait régulièrement pour y dispenser des soins esthétiques ou des massages.

Rebaptisé « Marina » depuis sa réouverture, le 1er janvier, ce Hammam à la marocaine doté de trois pièces chaudes est le seul existant à Vienne, du moins de cette taille.

Pour le rénover, Marie Coletta a investi pas moins de 15 000 euros.

Pour ce faire, elle a bénéficié d’un prêt d’honneur d’Initiative Isère Vallée du Rhône, une structure installée à l’Espace Saint-Germain sans laquelle de nombreux projets ne verraient pas le jour à Vienne et dans la région. Le feu vert du jury de cet organisme dirigé par Lydie André fonctionne comme un sésame en ouvrant les portes des banques. Marie Coletta a ainsi aussi bénéficié dans la foulée d’un prêt de la Caisse d’Epargne.

Ce qui lui a permis de redonner un coup de jeune au hammam et de construire de fort jolies cabines de bois fermées qui accueillent soins esthétiques et massages réalisés par Marie et une esthéticienne avec laquelle elle travaille. Elle y a ajouté des vestiaires et amélioré les bains.

Elle compte développer les soins esthétiques, notamment.

Ouvert essentiellement aux femmes, ce Hammam l’est aussi aux homme (le jeudi soir) et aux couples.

La relance de ce bel établissement (à l’intérieur) constitue incontestablement un des axes de la redynamisation du quartier de Gère, selon un plan élaboré par la Ville de Vienne, avec des financements d’Etat.

C’est dans ce cadre qu’est en passe d’être créé, non loin du Hammam le futur musée de la draperie, actuellement en construction dans une ancienne usine, mais aussi une grande bibliothèque, et un espace de co-working, là encore dans une ancienne usine. A terme, l’image de la Vallée de Gère ne pourra qu’évoluer…

Photo : le Hammam à la marocaine et sa nouvelle propriétaire, Marie Coletta