Il suffit de se promener dans les rues de Vienne pour s’en convaincre : Vienne souffre encore de nombreuses façades abimées, en mauvais état, voire même pour certaines carrément lépreuses. Pas bon pour l’image d’une ville qui se veut touristique…

Pour obliger les propriétaires ou les co-propriétaires à refaire leurs façades, la municipalité à un outil à sa disposition : une loi qui oblige ceux-ci à refaire leurs façades tous les dix ans.

La municipalité, explique Thierry Kovacs, va y ajouter une incitation pécuniaire sous la forme d’une aide. Ce seront les sites les plus visibles (entrée de Vienne sur les quais par exemple) ou les quartiers les plus visités par les touristes qui seront les premiers concernés.

C’est bien de refaire les façades, mais encore faut-il qu’il y ait une unité. Que l’on ne se retrouve pas côte à côte une façade à tonalité rouge d’un côté, bleue de l’autre…

D’où la décision d’accompagner ce « plan façades » d’une charte colorimétrique définissant donc toutes les couleurs à appliquer : elle a été votée par les élus lors de la dernière séance du conseil municipal, lundi dernier.

« La couleur est choisie ici comme révélateur d’une attractivité urbaine, touristique, commerçante dans le respect d’une identité de territoire ancestrale » a ainsi expliqué l’adjoint au maire Philippe Romulus, rapporteur de la délibération.

Un bureau d’études qui s’appuyant sur l’histoire de Vienne et des couleurs des façades au fil des deux millénaires passés, a été mandaté pour définir les couleurs à choisir obligatoirement, plutôt pastels et plutôt dans les teintes jaunes, ocres, mais pas toujours… selon l’âge des bâtiments : les bâtiments de l’époque Renaissance n’auront pas la même couleur que ceux du 19ème siècle, par exemple.

Un cahier précis concerne ainsi  les bâtiments industriels de la Vallée de Gère.

Avec un souci du détail approfondi, puisque les façades des commerces (plutôt foncées, par ailleurs), mais aussi les couleurs des fenêtres, des volets, des portes et même leurs ferronneries devront respecter un nuancier très précis.

Un nuancier que chacun pourra consulter en mairie. A noter qu’en face de chaque couleur l’on trouvera la référence de la marque de peinture à utiliser.

Objectif : embellir la ville qui devrait changer de physionomie d’ici quelques années. Mais, pas d’illusion, ce sera lent : « si on arrive à faire changer dix façades par an dans les quartiers les plus touristiques, ce serait déjà pas mal », concède Thierry Kovacs, maire de Vienne.

A noter que la dernière charte colorimétrique des façades imposée à Vienne date de…1914 !

Photo : les façades situées le long du Rhône, vitrines de l’entrée de Vienne, figureront parmi celles à refaire prioritairement.