La nouvelle députée de la 4ème circonscription de l’Isère, Caroline Abadie qui a battu le sortant PS, Erwann Binet était une totale inconnue avant de se présenter à l’élection législative.

Emmanuel Macron avait annoncé que son mouvement investirait des candidats issus pour moitié de la société civile au sein d’une liste de 577 noms respectant la parité homme/femme.

A elle seule, Caroline Abadie, 40 ans, candidate de « La République En Marche » pour la 8ème circonscription de l’Isère correspond à ces deux critères.

Elle n’est dotée d’aucun mandat électif et a posté tout simplement comme les autres sa candidature sur Internet qui a ensuite été étudiée et avalisée par la commission chargée des investitures présidée par Jean-Paul Delevoye, parmi semble-t-il, sept autres candidatures.

Cette mère de famille (deux enfants), habite Grenay, près d’Heyrieux où elle tient une Maison d’hôtes. Mais auparavant, après des études de droit, elle a connu une carrière classique dans le domaine de l’intérim ; et ce, dans la région parisienne.

Elle a d’abord recruté des candidats pour des sociétés informatiques, avant de travailler dans une filiale du Figaro spécialisée dans le recrutement.

Elle a ensuite quitté la région parisienne en 2010 pour s’installer avec son époux à Grenay dans le Nord-Isère où elle a créé cette maison d’hôtes, s’impliquant dans la vie associative de sa commune, tout en pratiquant le tir à l’arc de compétition.

L’élément déclenchant qui l’a amenée à adhérer à « En Marche » ? « J’ai été désignée comme jurée pour les assises à Grenoble. Çà été un déclic, j’ai reçu comme un électrochoc car à travers les trois procès dont j’ai été jurée, je me suis rendu compte des failles profondes qui traversaient notre société.. », explique-t-elle.

Et d’ajouter : « Ça m’a fait prendre conscience qu’il fallait agir : l’engagement politique devenait une évidence, mais qu’il fallait sortir du clivage droite/gauche pour se consacrer à remettre de la justice dans la société, tout en libérant les énergies. »

Petit problème cependant : ce mode de nomination, au dernier moment, n’a donné qu’un mois à la candidate d’En Marche pour mener campagne, alors que d’autres candidats, à l’instar de la candidate LR, Maryline Silvestre, sont partis bien avant elle.

Elle a donc réussi une campagne éclair qu’elle décrit ainsi : « Nous avons fait campagne dans la bienveillance, sans dénigrer l’adversaire pour faire comprendre qu’après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, il faut lui donner la possibilité d’exécuter son programme en lui donnant une majorité à l’assemblée nationale. »

Pour ce faire, elle s’est appuyée sur le programme du président Jupitérien : «  le dédoublement des classes dans les ZEP, la 1ère loi qui sera celle de la moralisation de la vie politique, la volonté de développement de l’Europe… »

Elue, puis après son baptême du feu en juillet à l’assemblée nationale, il lui reste désormais à trouver à Vienne sa permanence de député et à passer du statut de novice de la politique à celui de députée aguerrie, connaissant à fond ses dossiers, nationaux, mais aussi locaux…