Le transport fluvial sur le Rhône a connu une petite hausse l’année dernière, mais il est encore loin de retrouver son niveau d’avant la pandémie, en 2019. C’est ce que constate le site spécialisé “l’Antenne” à partir des chiffres du trafic constaté l’année dernière qui est très mollement reparti.

En 2021, 3,8 millions de tonnes de marchandises diverses ont transité sur le fleuve-roi, contre 3,6 millions en 2020, une petite hausse donc.

Mais on est encore loin des 4,4 millions de tonnes de 2019.

Calculé en tonnes-kilomètres, c’est encore plus parlant : le trafic atteint 0,9 milliard, soit un chiffre inférieur de 18 % au 1,1 milliard de 2019.

Bref, le retour à la normale n’a pas eu lieu.

Parmi les raisons expliquant cette situation, figure, selon “L’Antenne”, la conversion au gaz naturel de la plateforme chimique Osiris de Roussillon qui a entraîné une chute du trafic liés au transport du charbon. Une bonne chose pour l’écologie, mais pas pour le trafic fluvial…

Pour l’Antenne, “ la concurrence commerciale des pays de l’Est et de l’Italie a aussi eu un impact sur le trafic de céréales. Le transport de minéraux a, lui, baissé du fait des conséquences de la crise sanitaire.”

Depuis longtemps, le CNR table sur le transport de conteneurs pour relancer le trafic sur le Rhône.

Là aussi, c’est la déception. Si ce trafic a connu un léger rebond en 2021, par rapport à 2020, il reste encore inférieur de 12,7 % par rapport à 2019.

L’an dernier, 73 500 conteneurs ont été transportés sur le Rhône, contre 84 000 en 2019. Le trafic de 2021 est in fine comparable à celui de… 2012 !

Là encore, parmi les raisons mises en avant : l’impact des crues sur le Rhône et la Saône et la fermeture de la liaison fluviale de Green Modal entre Fos-sur-Mer et Mâcon. La conjoncture internationale avec le blocage du canal de Suez par l' »Ever Given » et la désorganisation de la chaîne d’approvisionnement en conteneurs vides n’a de surcroît rien arrangé.

En moyenne sur les dix dernières années, moins de 6 % de l’ensemble des conteneurs arrivant à Fos-sur-Mer repartent par le Rhône.

Bref, la relance du transport du fret maritime sur le Rhône, souhaité par la CNR et souhaitable au plan écologique n’est pas pour aujourd’hui.

A la CNR, on a coutume de dire que l’on pourrait multiplier sans problème par quatre le trafic fluvial sur le Rhône, fret et croisières mêlés. Au regard de ces chiffres, ce potentiel là reste intact…